Les Zimbabwéens doivent élire 133 représentants locaux et parlementaires à travers le pays. Ces scrutins ont suscité un tel intérêt que le président, Emmerson Mnangangwa, a organisé plusieurs meetings pour soutenir en personne les candidats de la ZANU-PF au pouvoir. Le leader de l'opposition Nelson Chamisa, considéré comme le principal adversaire de M. Mnangangwa, a formé il y a trois mois un nouveau parti, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC). "Nous entrons dans une élection partielle cruciale (...) c'est un galop d'essai pour les élections de 2023", a déclaré jeudi M. Chamisa lors de son dernier rassemblement de campagne dans un quartier populaire de la banlieue de Harare. La CCC a attiré des foules massives à ses meetings, mais ses responsables se sont plaints d'une répression croissante de la part des autorités, plusieurs rassemblements ayant été interdits par la police au cours des deux mois de campagne. En février, des heurts survenus lors d'un rassemblement de l'opposition ont fait un mort et 22 blessés. Pendant la campagne, le vice-président du pays, Constantino Chiwenga, a comparé l'opposition à des poux qu'il faudrait "écraser". La ZANU-PF, qui dirige le pays depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1980, a également attiré de très nombreux partisans lors de ses meetings. Ses détracteurs accusent M. Mnangagwa, qui a succédé en 2017 à Robert Mugabe, au pouvoir pendant 37 ans, de museler les dissidents. La veille du scrutin, le parti de M. Chamisa a dénoncé des irrégularités, évoquant notamment des erreurs dans les listes électorales. "Nous avons besoin de changement. Nous devrions donner une chance à l'opposition. Ce gouvernement a prouvé qu'il était un échec", a déclaré Jasen Maeka, un chômeur de 42 ans, après avoir voté dans le centre de Harare.
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