Le Nigeria, premier producteur de pétrole d'Afrique, a été durement touché en 2020 par la pandémie de coronavirus et la chute des cours de l'or noir, vital pour son économie, provoquant une récession de -1,8% dans le pays selon la Banque mondiale (BM). Si la croissance a depuis rebondi (+2,7% en 2021 selon la BM), les attaques criminelles et les enlèvements se sont multipliés cette année dans les États du nord-ouest et du centre du pays, tandis que l'inflation des produits alimentaires reste élevée. Le budget 2022 représente une hausse d'environ 26% par rapport à celui de 2021. Mais avec une inflation estimée à 17%, l'augmentation des dépenses sera beaucoup moins élevée en termes réels. Après avoir approuvé le budget, M. Buhari a dénoncé les "changements inquiétants" effectués par l'Assemblée nationale qui a notamment augmenté de 550 milliards de nairas (1,2 milliard d'euros) les dépenses prévues pour l'année à venir. "J'ai signé (le budget) pour permettre sa mise en oeuvre à partir du 1er janvier 2022", explique le président dans un communiqué. "Cependant, je reviendrai vers l'Assemblée nationale avec une demande d'amendement (...) afin de garantir que les projets essentiels en cours et ceux sur le point d'être achevés, ne subissent pas de revers à cause d'un financement réduit", insiste-t-il. Le projet de budget prévoyait un taux de croissance du PIB de 4,2 % et un déficit de 6.260 milliards de nairas (13,45 millions d'euros) couvert par de nouveaux emprunts. A quatorze mois de l'élection présidentielle, M. Buhari, qui ne sera pas candidat à sa réélection, a assuré que le "dernier bugdet" mis en oeuvre par son administration était "crucial" pour la résilience de l'économie et l'inclusion sociale. Dans le pays le plus peuplé d'Afrique, environ 41% de la population (près de 87 millions de personnes) vit en dessous du seuil d'extrême pauvreté, avec moins de 1,90 dollar par jour, selon le dernier recensement de l'organisation World Poverty Clock. Le géant ouest-africain, qui compte 210 millions d'habitants, souffre également d'une myriade de problèmes sécuritaires. Outre les gangs criminels dans le nord-ouest et le centre, les forces armées tentent de faire face à une insurrection jihadiste dans le nord-est et une mouvance séparatiste dans le sud-est.
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