Depuis six mois, la France réduit son dispositif militaire au Mali. Elle a quitté ses trois bases les plus au nord et ses effectifs, de plus de 5.000 militaires au Sahel l'été dernier, ont décru, avec l'objectif de descendre à 2.500 à 3.000 d'ici 2023. "La réduction des capacités au Sahel donne la possibilité de réengager des forces éventuellement sur d'autres théâtres", a commenté le chef d'état-major de l'armée de terre française Pierre Schill lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de défense (AJD), en rappelant que la France était "peut-être à l'orée de déployer un bataillon en Roumanie". Le président français Emmanuel Macron a annoncé le 19 janvier la "disponibilité" de la France à s'engager "sur de nouvelles missions", "en particulier en Roumanie". Ce pays frontalier de l'Ukraine, qui a un accès à la mer Noire, se trouve "à l'épicentre des tensions" avec la Russie et doit être "réassuré", a estimé samedi la ministre française des Armées Florence Parly, évoquant la possibilité d'y envoyer "plusieurs centaines" de soldats. La décrue engagée au Sahel va également permettre aux soldats de retrouver un rythme opérationnel plus normal, a noté le général Schill. "Notre armée de terre est très engagée. On a environ 140 jours par an hors du domicile en moyenne. J'estime que c'est un peu trop élevé, un niveau à 120 jours serait bon", a-t-il souligné. "Le Sahel et le Mali, il est clair que cela a été l'opération symbolique de notre armée de terre au cours des dernières années", mais "ce n'est pas la quintessence de ce que l'armée de terre doit être capable de faire", a-t-il prévenu. Il estime que les militaires français doivent "être capables (...) d'être éventuellement opposés à un adversaire qui serait à parité" dans un conflit majeur, dit de haute intensité. M. Schill est resté prudent sur les conséquences des tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Bamako, qui a décidé lundi d'expulser l'ambassadeur de France au Mali, faisant planer la question d'un retrait du pays, où Paris est engagé militairement depuis 2013. "La question du Sahel est éminemment politique", a seulement commenté le général. "Aujourd'hui, au quotidien, nos unités continuent leur partenariat avec les bataillons maliens".
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