Après des années de conflits armés et de divisions régionales entre l'Est et l'Ouest du pays, un gouvernement intérimaire a été mis sur pied il y a un an, sous l'égide de l'ONU, pour mener la transition d'ici une double élection présidentielle et parlementaire initialement prévue le 24 décembre. Censées être l'aboutissement de la transition post-Kadhafi, ces élections ont été reportées sine die sur fond de désaccords entre camps rivaux: un pouvoir à l'Est incarné par le Parlement et l'homme fort Khalifa Haftar, et un autre à l'Ouest autour du gouvernement d'unité nationale d'Abdelhamid Dbeibah basé à Tripoli. Le Parlement estime que le mandat de l'exécutif actuel avait expiré avec le report des élections mais M. Dbeibah répète à l'envi qu'il ne cédera le pouvoir qu'à un gouvernement sorti des urnes. A l'issue d'une session tenue à Tobrouk (est), le porte-parole du Parlement Abdallah Bliheq a annoncé l'ouverture des candidatures pour le poste de Premier ministre, précisant que les candidats retenus seraient auditionnés par les députés le 7 février. Le Parlement se réunira le lendemain pour "choisir" un nouveau Premier ministre intérimaire, a-t-il ajouté. La démarche du Parlement ne fait pas l'unanimité, y compris parmi ses députés, dont certains avaient appelé au maintien de l'actuel gouvernement jusqu'à de futures élections. La Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) elle aussi insiste pour qu'une nouvelle date de la présidentielle soit fixée, plutôt que d'opérer un remaniement gouvernemental. Dans un communiqué conjoint publié fin décembre, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie ont réclamé que soit décidé rapidement un nouveau calendrier électoral. Semblant anticiper une aggravation des luttes de pouvoir, ces cinq pays ont aussi apporté leur soutien à la poursuite du mandat de l'exécutif actuel à Tripoli jusqu'à la tenue effective des élections. Le Parlement a appelé lundi "certains ambassadeurs", sans les nommer, ainsi que la conseillère spéciale de l'ONU pour la Libye, Stephanie Williams, à "ne pas s'immiscer dans les affaires libyennes", selon M. Bliheq.
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