Des dizaines de militants de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) ont été blessés par les coups de matraque des policiers, a affirmé auprès de l'AFP la porte-parole Fadzayi Mahere. "Nous condamnons cet abus par le régime de l'appareil d'État pour étouffer la CCC", nouveau nom du principal parti d'opposition (ex-Alliance MDC), a déclaré Mme Mahere, alors que la justice avait autorisé ce rassemblement. La police a justifié son comportement en affirmant n'avoir pas assez de "personnel" pour gérer le rassemblement. "La police, sur instruction d'Emmerson Mnangagwa (le président), a prétendu interdire notre rassemblement, en violation de la loi et de la Constitution. Aucune explication convaincante n'a été donnée quant à la raison pour laquelle nos rassemblements sont interdits alors que ceux de M. Mnangagwa sont autorisés", a ajouté la porte-parole. Les policiers, en pantalon marine et chemisette, souvent casqués, ont couru après les manifestants, créant des mouvements rapides de foule sur les terre-plains et routes en terre. Avant le rassemblement de Gokwe pour les législatives partielles du 26 mars, la police a mis en place des règles strictes, notamment une limite de 100 participants. Ces règles ne s'appliquaient toutefois pas au Zanu PF au pouvoir, qui tenait son propre rassemblement samedi à Kwekwe, à 140 km de Gokwe. La semaine dernière, la CCC dénonçait déjà l'arrestation de plus de 80 militants lors d'une opération de porte-à-porte à Masvingo (centre). Ils restent en détention. L'ex-ministre des Finances et figure de l'opposition, Tendai Biti, a aussi été détenu quelques heures à Harara où il menait campagne. Le président Mnangagwa, successeur en 2017 de Robert Mugabe qui a régné d'une main de fer pendant 37 ans, est souvent accusé de vouloir museler toute opinion dissidente. Le Zimbabwe vote le mois prochain pour pourvoir 133 sièges locaux et parlementaires, scrutin test avant les élections générales de 2023.
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