Le texte ultra-court, adopté à l'unanimité, prévoit une poursuite de la mission jusqu'au 30 avril. Une précédente version du texte ayant circulé la semaine dernière prévoyait une extension de la mission Manul jusqu'au 15 septembre. Après des années de conflits armés et de divisions régionales entre l'Est et l'Ouest du pays, un gouvernement intérimaire a été mis sur pied il y a un an, sous l'égide de l'ONU, pour mener la transition d'ici une double élection présidentielle et parlementaire initialement prévue le 24 décembre, mais reportée sine die. Le texte voté lundi ne comporte aucune mention relative à l'espoir de voir se tenir bientôt ces élections. Moscou, qui était en faveur d'un renouvellement court de la Manul, a brandi une menace de veto et a été même jusqu'à proposer la semaine dernière un contre-projet au texte britannique afin de souligner la nécessité pour le secrétaire général de l'ONU de nommer "sans plus tarder" un nouvel émissaire pour la Libye. La résolution "rappelle que la Manul doit être dirigée par un envoyé spécial et reconnaît qu'il incombe au secrétaire général de (le) nommer". Depuis la démission abrupte en novembre du Slovaque Jan Kubis, la fonction d'émissaire de l'ONU est de facto occupée par l'Américaine Stephanie Williams, une diplomate arabophone rappelée après près d'un an d'absence dans ce dossier par Antonio Guterres avec un titre de "conseillère spéciale". Par ce biais, le chef de l'ONU s'est passé d'un accord du Conseil de sécurité sur le choix de la personne, délicat depuis des années en raison des luttes d'influence que se mènent les grandes puissances dans le dossier libyen. Selon des diplomates, la Russie cherche à se débarrasser au plus vite de Stephanie Williams alors que les Etats-Unis montrent au contraire un fort intérêt à ce qu'elle conserve son poste le plus longtemps possible. Cette opposition qui affaiblit de facto Stéphanie Williams face aux Libyens a été le principal point de blocage lors des négociations du Conseil de sécurité pour renouveler le mandat de la Manul. Déjà en septembre, les membres du Conseil s'étaient passablement divisés sur le dossier libyen, n'ayant d'autre alternative que de prolonger de quatre mois la Manul au lieu de l'année qui était initialement envisagée. Par ailleurs, lundi à Tobrouk, dans l'est du pays, le Parlement libyen a annoncé lundi son intention de désigner un nouveau Premier ministre à la tête du gouvernement intérimaire.
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