La demande d'asile de Saidou Kamara, arrivé en Grèce de la Turquie voisine en 2019 à bord d'une embarcation de fortune, comme des dizaines de milliers de réfugiés, est examinée mercredi en deuxième instance après avoir été rejetée une première fois. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis s'est entretenu la veille avec l'adolescent guinéen, lui exprimant son soutien et le souhait de le voir "faire de la Grèce sa seconde patrie". Depuis vendredi, jour de la fête nationale grecque, de nombreux Grecs se sont mobilisés en faveur de l'octroi de l'asile à Saidou Kamara et à d'autres mineurs non accompagnés qui risquent l'expulsion. Saidou Kamara avait participé au défilé de la fête de l'Indépendance et de nombreuses photos postées sur les réseaux sociaux avaient alors réclamé qu'il "reste en Grèce". "Saidou est un exemple d'enfant qui s'est complètement intégré dans son nouvel environnement et nous ne comprendrions pas que la décision soit négative", a déclaré mercredi Nikos Kaklamanos, directeur du lycée où l'adolescent est scolarisé depuis trois ans, dans un journal grec. La maire d'Agios Dimitrios, banlieue d'Athènes où se trouve le lycée, a également affiché son soutien dans des médias grecs. Les camarades de classe de Saidou, des parents d'élèves, des représentants de l'opposition et d'ONG se sont rassemblés mercredi devant le ministère, brandissant des pancartes "Pour tous les Saidou" et "Solidarité avec les réfugiés". Saidou Kamara, qui doit atteindre l'âge de 18 ans prochainement, est "l'un des centaines de mineurs non accompagnés qui voient leur demande d'asile rejetée lorsqu'ils atteignent l'âge de la majorité", déplorent des ONG de défense des réfugiés. Près de 2.300 mineurs migrants non accompagnés vivent actuellement dans des foyers en Grèce, l'asile n'étant attribué qu'à 30% d'entre eux, selon des chiffres officiels. Le gouvernement conservateur de M. Mitsotakis, qui a adopté une politique migratoire stricte depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2019, a relocalisé dans d'autres pays européens plus de 1.500 mineurs migrants non accompagnés. L'ONG Keefa a dénoncé le "deux poids et deux mesures" du gouvernement qui se dit en faveur "de l'accueil des mineurs d'Ukraine alors que des enfants qui viennent d'autres pays comme la Guinée en Afrique risquent leur expulsion".
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