Des milliers d'anti-putsch défilent au Soudan sous les grenades lacrymogènes

Infos. Des milliers de Soudanais anti-putsch défilent de nouveau lundi à Khartoum sous les grenades lacrymogènes, réclamant justice pour les 83 morts de la répression menée depuis le coup d'Etat militaire d'octobre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des milliers d'anti-putsch défilent au Soudan sous les grenades lacrymogènes

"Les grenades lacrymogènes ne nous arrêteront pas!", lance à l'AFP Taqoua Mohammed, manifestant aux abords du palais présidentiel où siège le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et auteur du putsch du 25 octobre. Autour de lui, grenades assourdissantes et lacrymogènes ne cessent de s'abattre dans des nuages de fumée rouge, verte ou jaune, en fonction des différentes types de gaz lancés par les forces de sécurité sur les manifestants. Ils réclament depuis quatre mois la réinstallation du gouvernement civil démis par le général Burhane. En retour, certains d'entre eux jetaient des pierres ou renvoyaient des grenades en direction des troupes. "Nous sommes prêts à mourir pour notre cause", assure à l'AFP Anouar Béchir, défilant aussi à Khartoum. "Le monde doit voir la violence des putschistes", ajoute-t-il, alors que de nombreux manifestants crient "A bas Burhane!". Les forces de sécurité ont aussi tiré des grenades lacrymogènes à Omdourman, banlieue nord-ouest de la capitale, tandis que des milliers de manifestants tentaient de traverser le pont reliant l'autre banlieue nord à Khartoum, selon des témoins. A Madani, à 200 kilomètres au sud, environ 4.000 manifestants scandaient "le pouvoir au peuple" et "les militaires aux casernes", selon des témoins. A Gedaref, dans l'est côtier, environ 2.000 autres avaient aussi répondu à l'appel des Comités de résistance, ces groupes de quartiers devenus la colonne vertébrale de l'opposition au Soudan, où les partis politiques peinent à défendre leur partenariat avec l'armée avant le putsch. Depuis le 25 octobre, 83 manifestants ont été tués, plus de 2.000 autres blessés et au moins une dizaine de manifestantes violées, selon des médecins pro-démocratie et l'ONU. Le général Burhane a reconnu que des officiers avaient tiré sur des manifestants mais assure qu'il s'agit d'initiatives personnelles contrevenant aux ordres. Alors que la violence se poursuit, la mission de l'ONU à Khartoum, qui rencontre depuis cinq semaines responsables du pouvoir militaire et représentants de la société civile, a dressé lundi un premier bilan de son initiative censée mener à un dialogue de sortie de crise. Elle réitère dans son communiqué ses appels à un partenariat entre civils et militaires --ce que la rue rejette catégoriquement depuis des mois-- et à la formation d'autorités de transition pour mener le Soudan vers la démocratie.

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