"Il n'a pas été possible d'établir avec le Mali un cadre juridique suffisant qui assure la sécurité de nos soldats", a affirmé le ministre norvégien de la Défense Odd Roger Enoksen devant le Parlement à Oslo. "A compter d'aujourd'hui il n'est pas d'actualité d'envoyer une force norvégienne (au sein du groupement européen de forces spéciales) Takuba", a ajouté le ministre, membre du gouvernement de centre gauche. Cette décision intervient en pleines tensions entre Bamako et Paris, lesquelles ont conduit la France à s'interroger sur l'avenir de sa présence militaire au Mali, et au-delà de celle de ses partenaires européens qu'elle avait réussi à associer à la lutte antijihadiste dans ce pays. La communauté internationale s'inquiète aussi de la présence sur le sol malien de paramilitaires du sulfureux groupe de mercenaires russes Wagner. Le Danemark avait dû annoncer la semaine dernière le retrait de sa centaine d'hommes tout juste arrivés au Mali, les autorités maliennes - dominées par les militaires qui ont pris le pouvoir par un coup d'Etat en août 2020 - ayant subitement affirmé qu'elles n'avaient pas donné leur accord à leur venue annoncée de longue date. Lundi, Bamako a annoncé l'expulsion de l'ambassadeur de France au Mali. La France s'est donné deux semaines pour envisager son avenir au Mali, après neuf ans de lutte antijihadiste où elle a multiplié les efforts pour obtenir des renforts européens. L'envoi d'une petite contribution norvégienne avait été acté en juillet dernier avec le soutien parlementaire requis, sous l'égide du précédent gouvernement de centre droit. Le nombre exact de militaires - qui devait au départ être intégré au sein du contingent suédois de Takuba - n'avait jamais été précisé officiellement mais il devait s'agir d'une contribution essentiellement symbolique.
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