Il prononçait un discours devant l'Assemblée nationale à l'occasion d'une cérémonie célébrant le premier anniversaire de son deuxième mandat. M. Touadéra avait prêté serment fin mars 2021 trois mois après une réélection très contestée par l'opposition et la société civile, pour laquelle moins d'un électeur sur trois avait eu la possibilité de se rendre aux urnes dans un pays occupé alors aux deux tiers par de nombreux groupes armés prédateurs ou rebelles et dont les plus puissants venaient de lancer une offensive sur Bangui pour le renverser. Le chef de l'Etat, qui avait remporté 53,16% des suffrages, avait alors appelé Moscou à l'aide et des centaines de paramilitaires russes étaient venus s'ajouter à des centaines présents depuis 2018, à la rescousse d'une armée démunie. Kigali, sollicitée par Bangui, avait également dépêché des forces spéciales. "Nous sommes satisfaits de l'amélioration de la situation sécuritaire nationale et de la reprise des activités économiques grâce à la montée en puissance des forces de défense et de sécurité et à l'appui de nos alliés russes et rwandais", a déclaré M. Touadéra. Le pouvoir clame régulièrement que ces "alliés russes", des "instructeurs non armés" selon Moscou, des "mercenaires" de la société privée de sécurité russe Wagner selon l'ONU, ont, depuis, largement contribué à repousser facilement les groupes armés de la majorité des villes et de nombre de leurs repaires à travers le pays. Les milices rebelles ont elles-mêmes changé de tactique, passant de l'occupation du terrain à des actions furtives de guérilla et de harcèlement des forces pro-gouvernementales mais aussi des civils. Mais l'ONU ainsi que la France notamment ont accusé les "mercenaires" russes, tout comme les groupes armés, de commettre des violations des droits humains, en particulier sur des civils, et d'avoir fait main basse sur les ressources du pays, avec l'aval du pouvoir, en contrepartie de leur soutien et intervention. M. Touadéra avait été élu président en 2016 au moment où une guerre civile très meurtrière entamée en 2013 entre des milices rebelles ou soutenant le pouvoir commençait à baisser d'intensité. Il a lancé le 21 mars dernier, après de longs mois d'atermoiements, un Dialogue républicain de réconciliation nationale pourtant promis au lendemain de sa réélection. Après une petite semaine de discussions, sans les groupes armés qui n'étaient pas conviés, ni l'opposition qui l'avait boycotté, ce forum s'est achevé sans qu'aucune mesure concrète ne soit officiellement annoncée ni mise sur les rails pour "ramener la paix", objectif affiché du dialogue. La Centrafrique, pays d'Afrique centrale d'environ 5 millions d'habitants, est classée deuxième pays le moins développé au monde par l'ONU.
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