"La situation est sous contrôle", a affirmé le président Embalo sur les réseaux sociaux, après être sorti indemne de ce qu'il a présenté comme "un acte très bien préparé et organisé" ayant fait "des morts" à Bissau, où des tirs nourris ont retenti pendant plusieurs heures.
"Je suis un militaire", a-t-il répondu à la presse qui lui demandait dans quel état d'esprit il était pendant les évènements.
Général de brigade de réserve, ancien Premier ministre (2016-2018) de l'ex-président José Mario Vaz (2014-2019), Umaro Sissoco Embalo, 49 ans, a été porté au pouvoir après le second tour de l'élection présidentielle en décembre 2019.
M. Embalo s'est autoproclamé président, tout comme son adversaire, Domingos Simoes M. Pereira, un ancien Premier ministre et chef du PAIGC, le parti ayant mené à l'indépendance en 1974 de la Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise.
La victoire de M. Embalo, validée par la Cour suprême, a finalement été reconnue par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), après quatre mois de blocage post-électoral à la suite d'un bras de fer entre les deux adversaires.
Le régime semi-présidentiel en vigueur en Guinée-Bissau n'a pas permis une entente entre le président Embalo et le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam, selon des observateurs.Plusieurs dosssiers litigeux dont la création début 2021 d'un poste de vice-Premier ministre ont opposé les deux hommes à la tête de l'exécutif, indiquent-ils.
M. Embalo a ainsi été accusé par des partisans de M. Nabiam d'avoir rogné sur ses pouvoirs, avant la tenue la semaine dernière d'une rencontre entre les deux pour arrondir les angles.
- Fonds libyen -
Leur alliance avait pourtant permis une victoire de M. Embalo au second tour de la présidentielle.L'actuel président était arrivé en deuxième position au premier tour, avec près de 28% des voix, contre 40,1% pour son rival M. Pereira.
Sur le plan politique, il est le vice-président du Madem, mouvement qu'il a fondé sous la précédente législature avec des dissidents du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui a mené la lutte pour l'indépendance du Portugal en 1974 et dominé la vie politique depuis lors.
Pour être élu à la présidence, M. Embalo avait réuni autour de sa candidature pour le second tour les principaux déçus du premier, dont le président sortant José Mario Vaz, l'opposant d'alors Nuno Gomes Nabiam et l'ancien Premier ministre Carlos Domingos Gomes.
M. Embalo, spécialiste des questions de défense et géostratégiques, est surnommé "le général" par ses partisans, bien qu'il ait quitté l'armée dans les années 1990.
Il a été le représentant en Afrique de l'Ouest d'un fonds d'investissement libyen.Pendant la campagne en 2019, lors de ses meetings et sur les bulletins de vote, cet homme polyglotte portait un célèbre keffieh rouge et blanc rappelant le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi (1969-2011).
Ce père de trois enfants, "musulman marié à une chrétienne", s'est posé en "rassembleur", tout en critiquant vertement la gestion du PAIGC, qui domine le Parlement et avec qui il va devoir composer pour tenter de ramener de la stabilité dans ce pays à l'histoire mouvementée, coutumier des coups d'Etat.
Durant la campagne présidentielle, il avait appelé tous les Bissau-Guinéens, dont beaucoup vivent à l'étranger, à "contribuer au développement de ce pays martyrisé".
Né dans la capitale Bissau, ce membre de l'ethnie peule, l'une des principales du pays, a fait des études de sciences sociales et politiques en Espagne et au Portugal.
Amateur de foot - il est supporter du Standard de Liège, en 1ère division belge -, il parle portugais, espagnol, français, anglais et arabe.
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