L'une d'elles, Transnet, l'opérateur public et propriétaire des ports, chemins de fer et pipelines du pays, était devenu le "site principal" de la corruption d'Etat, selon le rapport de 646 pages. Une commission spéciale présidée par le juge Raymond Zondo, créée en janvier 2018 juste avant que l'ancien chef d'Etat, englué dans les scandales, ne soit poussé à la démission, a entendu plus de 300 témoins qui ont mis en cause plus de 1.400 personnes ou entités. Le second volet du rapport, dont la troisième et dernière partie doit être remise d'ici fin février, est "un nouveau pas significatif dans le travail que nous devons faire pour débarrasser notre pays de la corruption", a déclaré M. Ramaphosa, dans un communiqué. Le président devra annoncer au parlement d'ici fin juin d'éventuelles poursuites devant la justice. La première partie du rapport, qui se penche sur la corruption au sein de la compagnie aérienne South African Airways (SAA) et de l'administration fiscale (SARS), a été rendue le mois dernier. Le document, qui examine également les accords entre des institutions d'Etat et un trio d'hommes d'affaires d'origine indienne accusés d'avoir organisé avec M. Zuma le pillage des ressources publiques, les Gupta, fait plus de 850 pages. La seconde partie remise mardi inspecte les possibles collusions au sein de Transnet ainsi que dans une autre entreprise publique, le fabricant d'armes Denel. Selon l'enquête, les contrats d'approvisionnement passés par Transnet équivalaient à "des délits planifiés de racket menés par une organisation de racket" liée aux trois frères Ajay, Atul et Rajesh Gupta, amis de M. Zuma. Les entreprises publiques sud-africaines, lourdement endettées à cause de la mauvaise gestion sous la présidence Zuma, ont plombé pendant des années les comptes de l'Etat, contraint de voler régulièrement à leur secours. La plupart des preuves recueillies pendant l'enquête mènent aux frères Gupta. "Au cours des quatre dernières années, la Commission a dressé un tableau inquiétant de la profondeur et des dommages causés par la corruption d'Etat", a reconnu M. Ramaphosa. "Nous devons maintenant consacrer notre énergie aux recommandations de la Commission et prendre les mesures nécessaires pour nous assurer que nous ne serons jamais plus confrontés à une tel assaut sur les ressources publiques et le tissu de notre société." Jacob Zuma, 79 ans, a été condamné à une peine de prison ferme pour avoir obstinément refusé de témoigner devant le juge Zondo. Il est en liberté conditionnelle depuis septembre pour raison médicale. Son incarcération en juillet avait provoqué une vague de violences inédites dans son fief du Kwazulu-Natal et à Johannesburg, faisant plus de 350 morts.
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