De 99 hectares à sa création en 1978, le cimetière de Kinsuka dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa n’en compte plus qu’un seul encore disponible pour le repos des morts.
Au fil des années, des portions de terrain de ce cimetière de l'Etat ont été peu à peu vendues aux particuliers. Des ventes opérées par des chefs coutumiers jouissant du droit du sol comme premiers occupants, en complicité avec des autorités administratives de la ville.
Conséquence, la disparition de la quasi-totalité du cimetière, laissant la place à des maisons d'habitation de toute sorte.
La fille de Mme Nyota a été inhumée au cimetière de Kinsuka après avoir reçu l'autorisation de l'hôtel de ville de Kinshasa. A peine deux mois plus tard, elle retrouve une maison construite au dessus de la sépulture de sa fille, un véritable choc.
Selon le commandant du poste de police de Kinsuka que nous avons rencontré sur le lieu, empêcher les constructions sur les tombes ou interpeller leurs auteurs lui est impossible, dans la mesure où ils détiennent des titres de propriété attribués par les autorités compétentes.
Les familles dont les corps des proches ont été souillés préfèrent se taire et souffrir en silence, par crainte de représailles ou de fâcher des chefs coutumiers, réputés détenteurs des pouvoirs mystiques.
Pour le moment les autorités restent muettes. Le bourgmestre de la municipalité où se trouve le cimetière de Kinsuka a déclaré qu’il s’imprégnait encore du dossier, étant nouvellement entré en fonction, mais il a ajouté que l'ordre a été donné de démolir ces constructions.
Reportage - RDC : des maisons au-dessus des tombes
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