"Je ne peux pas croire que je sois toujours en vie", a déclaré Marina, une étudiante israélienne ayant fui la ville ukrainienne de Kharkiv ciblée par les forces russes, à son retour à Tel-Aviv.
La compagnie israélienne Israir a organisé un vol de rapatriement depuis la Roumanie, l'espace aérien ukrainien ayant été fermé à l'aviation civile. Les passagers rapatriés ont payé eux-mêmes leurs billets, a précisé Israir.
D'après la radio publique israélienne, 160 personnes étaient à bord de l'avion mais ce nombre n'a pas été confirmé par le ministère israélien des Affaires étrangères, qui a indiqué avoir facilité la sortie de quelque 4.000 Israéliens hors d'Ukraine depuis le début de l'offensive russe jeudi.
A l'aéroport de Tel-Aviv, les retrouvailles entre les Israéliens rapatriés et leurs familles ont donné lieu à de nombreuses embrassades et accolades.
"Comment je me sens?J'ai l'impression que je reviens à la vie", a témoigné avec des trémolos dans la voix Ouda Abou Saied, dont le fils Mohammed, un Arabe israélien, étudiait en Ukraine."J'ai imaginé toutes sortes de scénarios, comme un missile les frappant et les tuant ou peut-être qu'ils seraient capturés".
Lundi, le ministère israélien des Affaires étrangères a rapporté la mort d'un Israélien en Ukraine, tué alors qu'il tentait de fuir vers la Moldavie.De 6.000 à 8.000 Israéliens vivaient en Ukraine avant l'invasion russe, d'après cette source.
L'Etat hébreu a annoncé l'envoi de 100 tonnes d'aides à destination des civils en Ukraine, notamment du matériel médical, des médicaments et des couvertures.
Côté palestinien, le ministère des Affaires étrangères a indiqué être mobilisé pour aider quelque 2.600 Palestiniens, parmi lesquels des centaines d'étudiants.
- Cellule de crise -
Ailleurs dans la région, un premier avion effectuant un rapatriement a atterri mardi matin à l'aéroport de Téhéran en provenance de Pologne, avec à son bord 100 passagers dont des étudiants, a rapporté le média d'Etat iranien Irna.
Ils ont été accueillis par des responsables et des proches, dont certains venus avec des bouquets de fleurs, d'après des images diffusées par la télévision d'Etat.
De "vastes efforts" sont réalisés par la diplomatie iranienne pour rapatrier les ressortissants, a indiqué lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Saeed Khatibzadeh.
En Jordanie, une cellule de crise a été créée pour assister les quelque 3.500 Jordaniens installés en Ukraine qui chercheraient à quitter le pays.Selon le ministère des Affaires étrangères, 415 Jordaniens ont déjà fui ces derniers jours.
En Tunisie, un premier groupe de 106 étudiants est arrivé mardi à Tunis à bord d'un avion militaire spécialement affrété en provenance de Bucarest.
Ils ont été accueillis à leur arrivée par des parents émus et visiblement soulagés après avoir connu plusieurs jours d'angoisse, ont constaté des journalistes de l'AFP.
- "Un cauchemar" -
Selon le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jarandi, venu les accueillir à l'aéroport, 480 autres étudiants tunisiens doivent être rapatriés prochainement à bord d'avions en provenance de Roumanie et de Pologne.
"On a vécu un cauchemar, dans des conditions de guerre exceptionnelles", a affirmé à l'AFP Aymen Badri, étudiant en ingénierie informatique.
Quelque 1.700 Tunisiens vivent en Ukraine, parmi lesquels 80% d'étudiants.
Les universités ukrainiennes sont très prisées des étudiants du monde arabe, notamment pour les études de médecine et d'ingénierie.
Le Maroc, un autre pays du Maghreb qui compte une forte communauté d'expatriés en Ukraine avec au moins 12.000 personnes, doit commencer à rapatrier ses ressortissants qui le désirent à partir de mercredi avec trois vols spéciaux au départ de Varsovie, de Bucarest et de Budapest.
L'Algérie et la Libye ont pour leur part mis en place un dispositif pour faciliter le départ vers des pays limitrophes de l'Ukraine, mais aucun vol de rapatriement n'est prévu à ce stade.
Plus de 660.000 personnes fuyant l'invasion russe ont afflué vers les pays voisins de l'Ukraine, un compteur qui augmente de façon "exponentielle", a alerté mardi le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
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