"Au vu des dernières mesures prises par le gouvernement malien, nous devons honnêtement nous demander si les conditions pour le succès de notre engagement commun sont toujours réunies. Notre engagement n'est pas une fin en soi", a déclaré Mme Baerbock dans une interview à la Süddeutsche Zeitung. "Nous sommes en étroite concertation avec nos partenaires internationaux et l'Union européenne, notamment la France, sur la manière dont nous allons poursuivre notre engagement sur le terrain", a-t-elle affirmé. "Nous allons également aborder ces questions primordiales avec le gouvernement malien dans les prochains jours", a-t-elle ajouté. Mme Baerbock réagissait à l'escalade des tensions ces dernières semaines entre le Mali et la France, son ancienne puissance coloniale. Les autorités maliennes, dominées par les militaires qui se sont emparés du pouvoir en août 2020, ont décidé lundi d'expulser l'ambassadeur de France. En réaction, Paris a annoncé vouloir discuter dans les deux semaines avec ses partenaires européens du devenir de la présence militaire européenne dans ce pays. La France y est engagée depuis 2013, notamment avec la force Barkhane, pour lutter contre le terrorisme. L'engagement auprès du Mali est guidé par des objectifs à long terme, a cependant assuré la ministre allemande pour qui il s'agit d'y assurer "la sécurité des personnes, la stabilité et le développement du pays". L'armée allemande est actuellement engagée au Mali à travers deux missions: 328 soldats participent à la Mission de formation de l'Union européenne au Mali (EUTM) et 1.170 soldats à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). En mai, le Bundestag doit décider si l'armée allemande va poursuivre ou non ces deux missions. La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, avait pour sa part exclu, le 22 janvier, un retrait des soldats de la Bundeswehr déployés au Mali. Elle avait assuré qu'il ne fallait pas laisser la place aux mercenaires de la sulfureuse société paramilitaire russe Wagner, accusés par Paris d'être au Mali pour "soutenir" la junte.
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