Ethiopie: les forces de sécurité impliquées dans des meurtres (défenseur des droits)

Infos. La Commission éthiopienne des droits humains (EHRC), organisme indépendant mais rattaché au gouvernement, a affirmé mercredi que les forces de sécurité étaient impliquées dans la mort de 14 civils début décembre dans le centre de l'Ethiopie.

Ethiopie: les forces de sécurité impliquées dans des meurtres (défenseur des droits)

Selon l'EHRC, les victimes ont été "cruellement tuées par balle en présence de responsables locaux et de responsables des forces de sécurité après avoir été arrêtées et emmenées de force dans la forêt", dans le district de Fentale, situé dans le centre du pays à environ 200 kilomètres à l'est de la capitale Addis Abeba, dans la région d'Oromia. "L'EHRC a des motifs raisonnables de penser qu'il s'agit de meurtres extrajudiciaires", écrit-elle dans un communiqué publié mercredi. Les victimes étaient des membres du système Gada de gouvernance traditionnelle pratiqué par les Oromo, le plus grand groupe ethnique d'Ethiopie. En 2016, l'Unesco a inscrit ce système à sa liste du patrimoine immatériel de l'humanité. En Oromia, une vaste région qui entoure Addis Abeba, les autorités locales ont été réticentes à commenter ces décès. Les porte-paroles de la région n'étaient pas joignables mercredi. Deux jours après les meurtres en décembre, le gouvernement régional avait publié un communiqué confirmant le décès d'un chef traditionnel et accusant l'Armée de libération oromo (OLA), un groupe rebelle actif en Oromia. L'OLA a de son côté renvoyé la responsabilité sur les forces gouvernementales. Dans son communiqué de mercredi, l'EHRC affirme que, dans un premier temps, des "hommes armés non identifiés" ont le 30 novembre tué onze policiers et blessé 17 autres. Selon cette enquête, les forces de sécurité ont le lendemain arrêté 39 suspects, dont 14 ont été tués d'une balle dans la tête "après avoir dû s'allonger sur le sol". Des policiers ont empêché d'autres civils de recueillir les corps, ajoute EHRC. "Les corps montraient des signes de boursouflures parce qu'ils avaient été étendus au sol pendant de nombreuses heures et avaient été partiellement mangés par des animaux sauvages, selon ceux qui ont récupéré les corps et les ont brûlés", dit le texte. Le Premier ministre Abiy Ahmed est le premier Oromo à diriger le pays mais il est critiqué par les nationalistes oromo pour avoir, selon eux, échoué à défendre leurs intérêts. La région a connu de multiples flambées de violences depuis son arrivée au pouvoir en 2018.

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