Il s'agit de la 93e victime en cinq mois de répression dans ce grand pays d'Afrique de l'Est, ont déclaré des médecins prodémocratie dans un communiqué. Âgé de 23 ans, le manifestant a été tué d'une "balle réelle tirée dans la poitrine par les forces de sécurité", à Khartoum, d'après la même source. "A bas le gouvernement de la faim!" et "les militaires aux casernes!" ont scandé les manifestants à Khartoum, la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP. Les manifestants, qui défilent régulièrement depuis le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, étaient aussi présents par milliers à Port-Soudan (nord-est), Madani (centre), Gedaref (sud-est) et dans les banlieues de Khartoum. Ils dénoncent la mainmise des militaires sur la politique et l'économie du Soudan, contrôlé quasiment en continu par l'armée en 66 ans d'indépendance. Le pays, l'un des plus pauvres au monde, a perdu son aide internationale, soit 40% de ses recettes, en rétorsion au putsch. De plus, la livre soudanaise s'est effondrée et le Soudan est pris à la gorge par la hausse des prix des céréales et du pétrole due à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Lundi, l'émissaire permanent de l'ONU à Khartoum, Volker Perthes, a averti que le Soudan se dirigeait vers "un effondrement économique et sécuritaire" à moins que la transition dirigée par les civils, mise en place après la chute en 2019 du dictateur Omar el-Béchir, ne soit rétablie. Il a déclaré que l'ONU, ainsi que l'Union africaine et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, organisation régionale est-africaine), ont convenu d'unir leurs efforts pour faciliter les pourparlers politiques au Soudan. Le pays n'a plus de Premier ministre depuis qu'Abdallah Hamdok, le visage civil de la transition, a jeté l'éponge début janvier après avoir tenté de coopérer avec les militaires. Mercredi, les "Amis du Soudan", regroupant plusieurs pays et institutions, ont mis en garde contre "les immenses pressions économiques" auxquelles est confronté le peuple soudanais. Le retour à une transition dirigée par les civils "ouvrirait la voie au rétablissement de l'aide économique et de l'allégement de la dette internationale", ont-ils poursuivi. Cette semaine, le général Burhane a renforcé son emprise en limogeant de hauts responsables d'une trentaine d'universités. Depuis, de nombreux professeurs ont démissionné et d'autres sont en grève. "Cette décision est une atteinte flagrante à l'indépendance des universités", a déclaré un syndicat des professeurs d'universités dans un communiqué.
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