Darfour: des dizaines de morts et blessés dans de nouveaux heurts tribaux

Infos. Plusieurs personnes ont été tuées cette semaine dans de nouveaux affrontements tribaux au Darfour, région de l'ouest du Soudan régulièrement endeuillée par des conflits pour la terre ou l'eau, le bilan s'élevant jeudi à une trentaine de victimes selon un chef tribal.

Darfour: des dizaines de morts et blessés dans de nouveaux heurts tribaux

Des combats ont éclaté mardi entre la tribu non-arabe des Fallata et une tribu arabe dans des villages près de Nyala, la capitale du Darfour-Sud, ont rapporté des témoins. "Les combats se sont poursuivis jusqu'à jeudi et ont fait jusque-là quelque 30 morts et des dizaines de blessés", a affirmé à l'AFP un chef de la tribu des Fallata ayant requis l'anonymat. Le chef d'un groupe arabe a également fait état de combats jeudi, rapportant de "nombreux morts et blessés". D'après un habitant du Darfour-Sud, Mohamed al-Fatteh, les affrontements ont éclaté après qu'un chef arabe a été tué. Plus tôt en mars, des affrontements entre éleveurs et agriculteurs dans la région montagneuse du Jebel Moun, au Darfour-Ouest frontalier du Tchad, ont fait une quarantaine de morts en une semaine. Des heurts entre éleveurs arabes et agriculteurs africains pour des disputes territoriales ou l'accès à l'eau avaient déjà causé la mort de près de 250 personnes d'octobre à décembre au Darfour, selon un syndicat de médecins prodémocratie. La région a été ravagée par une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime à majorité arabe et les insurgés issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations. Dans ce conflit, environ 300.000 personnes sont mortes et près de 2,5 millions ont été déplacées durant les premières années de violences, d'après l'ONU. Le Soudan, sorti en 2019 de trente années de dictature militaro-islamiste, a été le théâtre en octobre d'un coup d'Etat qui a interrompu un processus visant à établir un pouvoir civil, accentuant la crise économique. Au Darfour, le vide sécuritaire créé par le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane a favorisé une résurgence de la violence, expliquent les experts, avec des pillages de bases de l'ONU, des combats tribaux, des attaques armées et des viols.

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