Ibrahima Kassory Fofana, chef du gouvernement de mai 2018 jusqu'au coup d'Etat de septembre 2021, a été désigné par acclamations à la tête de ce conseil exécutif provisoire lors d'une convention à Conakry. "Vous me demandez d'être à la tête de notre grand parti. Ma réponse, vous la connaissez déjà: c'est oui", a-t-il dit, déclarant avoir été choisi par Alpha Condé, actuellement hors de Guinée, officiellement pour des soins. Le congrès du parti devrait se tenir avant la fin de l'année, selon des sources proches du RPG. Début mars, les instances du RPG avaient choisi M. Fofana pour présider ce conseil provisoire. Mais cette désignation avait créé des remous à l'intérieur du parti, certains membres influents s'y opposant. M. Fofana, membre de la communauté Soussou, est le premier dirigeant non-malinké à la tête de l'exécutif du RPG. L'appartenance communautaire est un facteur fort de la politique guinéenne et le RPG est largement identifié comme représentant les Malinké. La convention extraordinaire, qui réunissait 368 délégués venus de tout le pays, visait à réorganiser le parti après le coup d'Etat du 5 septembre 2021 conduit par le colonel Mamady Doumbouya. "Le putsch n'a pas déstabilisé le parti, le nouveau défi c'est de reprendre le pouvoir par les urnes", a dit le secrétaire général du parti, Saloum Cissé, à l'ouverture de la convention. Un enregistrement audio attribué à l'ancien président, diffusé récemment, disait la nécessité pour le parti de se mettre en ordre de bataille en prévision d'une grave détérioration de la situation en Guinée. Les anciens responsables liés au RPG sont sous pression de la part de la junte, qui a fait de la lutte contre la corruption l'un de ses chevaux de bataille. Plusieurs anciens cadres du RPG sont visés par des enquêtes et M. Fofana a lui-même été entendu récemment par des enquêteurs. Le parti passe aussi pour être dans une situation financière délicate. A la tête du pays pendant près de 11 ans, M. Condé, 84 ans, s'est mis à l'écart du RPG. Ses dernières années comme chef de l'Etat ont été marquées, à partir de 2019, par un exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir, selon les défenseurs des droits humains. Il a fait face à une large mobilisation contre sa décision de briguer un troisième mandat en 2020. La contestation, plusieurs fois brutalement réprimée, a fait des dizaines de morts civils et quelques morts dans les rangs des forces de sécurité.
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