Dans le nord, l'armée a été la cible début décembre de deux attaques jihadistes qualifiées d'"ignobles" par le président Patrice Talon, les premières reconnues officiellement par les autorités. Des renforts militaires avaient été envoyés sur place. Jeudi, un véhicule militaire a déclenché un engin explosif dans le département de l'Atacora, près du parc de la Pendjari où deux touristes français avaient été enlevés en 2019 par des bandits. "Un militaire est décédé sur place, un second a rendu l'âme à l'hôpital et un troisième est dans un état critique. Il y a également eu d'autres blessés", a affirmé à l'AFP un haut responsable militaire sous couvert de l'anonymat. Un autre officier, joint par téléphone, a confirmé "la mort de deux soldats", précisant qu'il "ne s'agit pas d'une attaque, mais d'un véhicule militaire qui a sauté sur une mine artisanale alors qu'il allait faire une opération". Pour l'heure, le gouvernement et l'armée n'ont pas fait de déclaration officielle. Moyizou Tourare, un habitant de Tanguiéta, localité où est survenu le drame, a également affirmé à l'AFP qu'"un véhicule de l'armée a explosé sur une mine non loin du parc de la Pendjari". "Le véhicule est complètement détruit et irrécupérable", a-t-il ajouté, sans pouvoir dire si l'explosion a fait des victimes. Ce nouvel incident intervient huit jours après une déclaration du président Talon devant le Parlement, assurant que le Bénin allait "renforcer" son dispositif militaire pour tenter de mettre fin aux incursions de jihadistes venus du Niger et du Burkina Faso voisins. "Depuis deux ans au moins, nous avons déployé un important dispositif de prévention dans nos communes frontalières où la menace terroriste (...) est forte", a-t-il dit, évoquant "une situation préoccupante". Le 2 décembre, deux militaires ont été tués par des jihadistes vers Porga, dans le département de l'Atacora, à la frontière avec le Burkina Faso. La veille, des jihadistes avaient attaqué des militaires dans le département voisin de l'Alibori. En février 2020, des hommes armés avaient attaqué un poste de police dans un village proche de la frontière avec le Burkina, faisant un mort. Les autorités avaient alors parlé d'une attaque de "braconniers". Un an plus tôt, deux touristes français avaient été enlevés par des bandits dans le parc de la Pendjari, avant d'être "revendus" à des groupes jihadistes au Burkina Faso voisin. Leur guide avait été assassiné.
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