HRW, comme d'autres ONG internationales et l'ONU, dénonce régulièrement les "crimes" commis contre les civils par les deux camps dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. "Des soldats camerounais ont tué au moins huit personnes", dont "trois enfants, deux femmes et un homme de 70 ans", et incendié des dizaines de maisons et de magasins au cours de trois opérations militaires distinctes les 8, 10 et 22 décembre, accuse HRW dans un rapport détaillé sur la base de témoignages de victimes et de médecins, de photos des corps et d'images satellite. Selon l'ONG, le porte-parole de l'armée sollicité "n'a pas répondu à ce jour". Contactés par l'AFP, le ministère de la Défense et le gouvernement n'avaient pas réagi non plus jeudi à la mi-journée. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont peuplés principalement par la minorité anglophone du Cameroun, dont la population est composée à 80% de francophones et dirigé d'une main de fer depuis près de 40 ans par le président Paul Biya, bientôt 89 ans. Depuis cinq ans, après la répression de manifestations pacifiques accusant Yaoundé d'ostracisme à l'égard des anglophones, séparatistes armés et militaires s'affrontent dans un conflit meurtrier qui a tué plus de 6.000 personnes et en a déplacé environ un million, selon l'ONG International Crisis Group (ICG). Le 8 décembre 2021, "en réponse à une attaque d'un convoi militaire par des combattants séparatistes, des soldats ont tué deux adolescents de 16 et 17 ans ainsi qu'un homme de 70 ans" à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, détaille HRW qui déplore régulièrement "le meurtre de civils, notamment d'enfants" par les deux camps. Puis les militaires "ont brûlé au moins 35 maisons et magasins", poursuit l'ONG. Dans un communiqué, le ministère de la Défense avait alors invoqué l'explosion d'un entrepôt d'engins explosifs de la rébellion. Le 10 décembre, des soldats d'élite du Bataillon d'intervention rapide (BIR) "ont fouillé" le village de Chomba, près de Bamenda, à l'issue d'un "raid" et "ont fait disparaître de force quatre habitants, dont deux femmes", tous "retrouvés morts le 29 décembre, apparemment touchés par balle à la tête". Enfin, le 22 décembre, "suite à une attaque présumée" des séparatistes, "des soldats ont tué par balle une fillette de trois ans et blessé une jeune fille de 17 ans" également à Bamenda, selon HRW.
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