Vous avez été vainqueur de la coupe d’Afrique des Nations en 1974 en Égypte et la 33é édition se déroule au Cameroun depuis le 9 janvier ...Quel regard portez-vous sur le niveau général de la compétition ?
Le football a beaucoup évolué, avec des changements de style. Et les jeunes ont compris cela avec les championnats beaucoup plus élevés, maintenant il n’y a pas de petite nation de Foot. Il y a des actions collectives et individuelles qui correspondent à ce que les gens attendent d’eux.
Quelle différence au plan technique avez-vous remarqué entre la jeune génération de footballeurs d’aujourd’hui et la vôtre ,celle des années 70?
Ils ont beaucoup évolué. Avant, par exemple, il n’y avait que l’entraîneur, l’entraîneur adjoint, et médecins sur les bancs de touche, mais maintenant je vois au moins 15 (quinze) personnes dont même des psychologues et tout ce qu’il faut. Voilà un changement qui fait que le football est en pleine évolution. Il y a quelques années, on était 30 (trente) avec 2 ou 3 ballons, mais maintenant il y a 50 (cinquante) ballons avec 30 (trente) joueurs. Matériellement, ils sont beaucoup en avance sur nous. L’encadrement est beaucoup plus avancé, nous on jouait dans des terrains avec du sable.
Maintenant, il y a du gazon.
Il y a du gazon partout. Il y a la modernisation des terrains…
Au niveau de la technique de jeu, y a-t-il des changements ? Ou est-ce semblable à votre époque ?
Techniquement à notre époque, il y avait des individualités beaucoup plus fortes, mais maintenant, il y a beaucoup plus de jeux d’ensemble. Ce qu’il faut aborder, c’est la différence entre professionnalisme et amateurisme. A notre époque, c’était entraînement deux fois par semaine pour deux heures du temps par séance. C’était 4 heures de temps par semaine sans compter le match joué. Maintenant, le professionnalisme fait qu’ils sont là pour ça, c’est leur truc à eux, ils ne pensent qu’à ça, il y a suffisamment de temps pour se préparer pour les matchs.
L’autre différence c’est aussi au niveau des salaires. A votre époque, on ne jouait que pour la patrie alors qu’aujourd’hui, les joueurs en plus de la patrie gagnent bien leurs vies…
Ça, je n’en parlerai même pas. Parce que maintenant, c’est le football-business. C’est-à-dire qu’ils jouent beaucoup pour leurs intérêts tandis que nous on a joué les grands footballs, pour la beauté et la valeur du football. On a montré que c’est un jeu qui concerne tout le monde et les spectateurs restaient fiers de nous. Il y a le sponsoring aussi qui sont là et qui tuent aussi le football de leur façon.
Vous avez été le capitaine des Léopards en 1972, une époque où le président Mobutu était accusé d’utiliser le sport pour promouvoir sa politique. Comment avez-vous vécu ces moments au sein de l’équipe et en tant que capitaine ?
Oui mais il ne faut pas penser qu’à sa politique. Ce sont des gens qui avaient fait avancer le football à leur façon. Voyez l’exemple très typique du président Kwamé Nkrumah du Ghana dans l’histoire du football. Finalement, ce sont les ghanéens qui ont commencé le football, qui ont fait le vrai le football et nous l’ont appris.
Vous semblez dire que ces accusations n’étaient pas fondées. D’après vous, qu’est-ce que le président Mobutu a apporté au football congolais et africain ? Il semble qu’il a contribué à professionnaliser le football, en recrutant des entraîneurs étrangers et en rapatriant une partie des joueurs exilés en Belgique ?
Oui. Et nous au début, on avait besoin de jouer beaucoup de matchs, à l’époque, il y avait quand même beaucoup d’invitations des équipes belges, roumaines, brésiliennes…Il avait fait venir des grands footballeurs comme le roi Pélé ….
On parlait aussi du problème de détournement des primes par les politiques…
Les primes ont toujours été exploitées par les dirigeants. C’est pourquoi moi j’aimerais que les dirigeants sportifs congolais nous appellent, nous les anciens avec nos expériences. Les jeunes de maintenant ont un modèle à suivre. Quand nous rentrons en contact avec eux, ils sont contents et ils ont beaucoup de questions à nous poser. Mais c’est maintenant à l’association des sportifs d’essayer de nous mettre ensemble un jour.
Quel est votre favori pour la finale de dimanche ? L’Égypte ,septuple champions d’Afrique, le Cameroun quintuple champion ou plutôt le Sénégal ou le Burkina qui courent après leur premier sacre?
A ce niveau, il n'y a pas d’équipe perdante au départ. Ils sont équilibrés et ils ont la même chance de gagner cette coupe.
Décryptage 01/02/22
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