Près de 18.000 personnes - Maliens et Nigériens vivant au Mali - ont fui les localités maliennes de Inchinana, Azaragane, Anderamboukane et Tamalet, pour se réfugier dans les deux régions voisines de Tillabéri et Tahoua dans l'ouest du Niger, souligne un rapport du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) à Niamey, qui fait le point sur les mouvements de populations dans la région "au 31 mars". "Plus de 400 civils seraient morts à cause de ces conflits", affirme Ocha, citant des sources sécuritaires. Ces réfugiés se sont surtout installés à Abala dans la région de Tillabéri et à Inkotayene, Intikane, Télemcès et Egerek, quatre localités de la région de Tahoua, relève Ocha. Une partie des réfugiés a déjà et reçu une assistance du Programme alimentaire mondiale (PAM). Des cliniques mobiles d'ONG locales et internationales ont en outre assuré une prise en charge de différentes pathologies et de dépistage de la malnutrition chez les enfants. Cet afflux de personnes intervient "dans un contexte humanitaire qui continue à se dégrader" en raison "de la persistance de l'insécurité" et "une situation de crise alimentaire" déplore l'ONU. Le Niger, particulièrement sa partie ouest, est frappé par une grave crise alimentaire engendrée par la sécheresse et des violences jihadistes qui ont empêché les paysans de cultiver leurs champs, selon l'ONU et les autorités nigériennes. Tillabéri - située dans la zone dite des trois frontières entre Burkina Faso, Mali, Niger - et Tahoua, deux régions immenses et instables, sont le théâtre depuis 2017 d'actions meurtrières de groupes armés liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI). Au 2 février 2022, ces deux régions abritaient 61.042 réfugiés maliens et 134.330 déplacés internes, selon Ocha. En 2021, des jihadistes présumés y ont commis les pires massacres de civils au Niger: en janvier 2021, 100 personnes avaient été tuées dans deux villages de Tillabéri et en mars, 141 avaient été massacrées dans plusieurs hameaux et campements de Tahoua. Après les tueries de Tahoua, le gouvernement avait fermé un site abritant quelque 20.000 réfugiés maliens à Intikane, accusé de servir de repaires aux jihadistes.
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