"J'ai une pensée particulière pour les familles de trois gendarmes morts aujourd'hui (vendredi), non loin de Torodi suite à l'explosion d'une mine posée sur la route par des terroristes criminels", a indiqué Mohamed Bazoum, au cours d'une présentation de voeux du nouvel an. Une source sécuritaire a expliqué à l'AFP que les trois gendarmes, membres des forces spéciales d'une opération anti-jihadiste, ont été tués "lorsque leur véhicule a sauté sur un engin explosif improvisé" sur l'axe routier reliant le département de Torodi à la frontière du Burkina Faso. Au moins trois autres gendarmes ont été blessés dans l'explosion de l'engin, a ajouté cette source. Le département de Torodi est situé dans le sud-ouest de la région de Tillabéri, qui se trouve dans la zone dite des "trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, devenue un repaire des jihadistes sahéliens, dont l'État islamique au Grand Sahara (EIGS). Mohamed Bazoum s'exprimait vendredi à l'occasion d'une cérémonie à la présidence où responsables militaires et civils nigériens ainsi que des diplomates étrangers présentaient leurs voeux de Nouvel An au chef de l'État. Sur la question "du défi de lutte contre le terrorisme", le Niger "aborde 2022 avec la même détermination" et "compte pour cela sur des forces de défense et de sécurité plus aguerries mieux équipées", a-t-il assuré. Depuis des années, l'ouest du Niger est régulièrement visé par les assauts de groupes islamistes, en dépit du déploiement massif des forces nationales anti-jihadistes et de l'état d'urgence en vigueur. Six personnes - un gendarme, deux douaniers et trois civils - ont été tuées fin décembre 2021 lors d'une double attaque de jihadistes présumés dans la commune de Makalondi, dans le département de Torodi. Dans ce même département, quinze militaires nigériens avaient été tués et six autres "portés disparus", en août 2021 après une "embuscade tendue par des groupes armés terroristes", selon les autorités. "La frontière entre le Niger le Burkina est devenue un refuge pour les terroristes qui y ont installé plusieurs bases logistiques", a reconnu mi-décembre dernier Alkassoum Indatou, le ministre nigérien de la Défense. Dans sa partie Sud-Est, le Niger fait également face depuis 2015 aux attaques meurtrières de Boko Haram et du groupe État islamique en Afrique de l'ouest (Iswap).
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