"Les frontières aussi bien aériennes que terrestres ne sont pas fermées. Que chacun retourne dans son service, le calme étant revenu", a-t-il dit, étroitement gardé, lors d'une visite au palais du gouvernement, là où il était resté coincé plusieurs heures mardi tandis que les forces de sécurité échangeaient des tirs nourris avec des hommes armés aux motivations toujours obscures. Onze personnes ont été tuées, selon le gouvernement. "Que les forces de défense et de sécurité poursuivent leur tâche d'assurer l'intégrité territoriale et de défense de la République", a-t-il dit dans l'enceinte du palais qui héberge les ministères. Le bâtiment portait toujours les stigmates des combats: sang sur les murs, impacts de balles, vitres soufflées, a constaté un correspondant de l'AFP. Deux véhicules tout-terrain détruits se trouvaient derrière le bâtiment. Le bâtiment a été pris d'assaut par des hommes armés, en civil selon le gouvernement, au moment où le président participait avec le chef du gouvernement Nuno Gomes Nabiam à un conseil des ministres. Les deux têtes de l'exécutif s'en sont sorties indemnes. Mais l'attaque a fait 11 morts: 7 militaires et gardes présidentiels, 3 civils, et un "assaillant", a dit le gouvernement. Le mystère subsiste sur les motivations des assaillants. "Cet acte a été commis par un groupe de bandits qui voulaient prendre le pouvoir sous les ordres d'un autre groupe comme eux", a dit M. Embalo. Il a refusé d'être plus précis, se retranchant derrière les investigations de la justice et la création d'une commission d'enquête. M. Embalo a déjà déclaré que l'objectif était de l'éliminer ainsi que les ministres. Le gouvernement a parlé mercredi d'opération visant à "décapiter l'Etat", pour semer "le chaos", ouvrir "la voie à la criminalité transfrontalière organisée" et bloquer les réformes. Les spéculations vont d'une volonté d'éliminer un dirigeant qui troublerait les trafics prospères de cocaïne ou de bois, aux vives tensions politiques entre président, Premier ministre et Parlement, en passant par l'effort du président pour imposer son autorité à une armée toute puissante. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, la Guinée-Bissau a connu une kyrielle de coups d'Etat, militaires ou non, réussis ou pas, et une instabilité politique chronique.
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