La visite de deux jours de cette délégation conduite par Jean-Claude Kassi Brou, président de la commission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de laquelle le Burkina Faso a été suspendu, est intervenue une semaine après un sommet de l'organisation à Accra. A l'issue de ce sommet, le Burkina Faso avait été sommé de libérer M. Kaboré - en résidence surveillée depuis le coup d'Etat - de façon "inconditionnelle et sans délai". Il lui avait également été donné jusqu'au 25 avril pour présenter un "chronogramme acceptable de la transition" sous peine de sanctions "économiques et financières". "L'objet de la visite était de partager avec les autorités burkinabè les conclusions" de ce sommet, indique un communiqué de la Cédeao publié samedi après les rencontres de la délégation avec la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, et le président de transition, auteur du coup d'Etat de janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. "Les entretiens se sont déroulés dans une atmosphère empreinte de cordialité et de franchise" et "vont se poursuivre autour des questions évoquées lors du sommet du 25 mars", affirme la Cédéao. "Les travaux ont essentiellement porté sur les conditions pour une transition réussie", a pour sa part déclaré un responsable au ministère burkinabè des Affaires étrangères. Dans un discours à la nation samedi soir, le lieutenant-colonel Damiba a rappelé que la période de transition de trois ans avant un retour à l'ordre constitutionnel avait été décidée "de façon consensuelle par l'ensemble des forces vives de notre nation" et en tenant "compte d'une réalité qui est la seule vraie préoccupation du peuple Burkinabè actuellement, à savoir la situation sécuritaire". "Plus vite nous arriverons à juguler cette situation et plus vite nous amorcerons un retour à un ordre constitutionnel normal", avait-il ajouté. Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés. Quant à la libération de M. Kaboré, le gouvernement a indiqué jeudi que des concertations étaient en cours pour son transfert dans une maison "familiale" de son choix. Une éventuelle libération n'avait pas été évoquée.
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