D'abord une question de précision ... Votre parti est-il toujours dans l'opposition gabonaise ?
Bien sûr, nous sommes en plein dans l’opposition.
Comment appréhendez-vous à titre personnel et comme chef de parti le prochain scrutin présidentiel à un an de l'échéance ?
Il faut espérer que le gouvernement prenne toutes les dispositions pour que ce scrutin se prépare en toute transparence. Je constate malheureusement que depuis 2018, il n’y a pas eu une seule fois où le gouvernement a ouvert les inscriptions sur les listes électorales. Ce qui veut dire que beaucoup de jeunes qui ont eu 18 ans depuis 2018, ne pourront pas participer s’il y avait un scrutin maintenant. Je voudrais donc prochainement solliciter mes pairs de l’opposition pour que nous entreprenions des démarches auprès du Ministère de l’Intérieur afin que la loi soit appliquée, c’est-à-dire que l’on ouvre de nouveau les inscriptions sur la liste électorale.
Parlant justement de vos camarades de l'opposition, l'un d'entre eux Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité(RPM) a estimé que la présidentielle de 2023 ne sera pas comme celle de 2016 ,en évoquant les élections volées selon lui par le PDG . Que pensez-vous de ces propos et croyez-vous que les conditions sont aujourd'hui réunies pour un scrutin crédible et moins contesté qu’en 2016 ?
Je ne me permettrai pas de porter des jugements de valeurs sur les propos d’un compatriote qui se situe dans le même camp que moi. Si le gouvernement continue dans son apathie habituelle, nous risquerons d’aller vers des élections qui manqueront de crédibilité parce que toutes les conditions de transparence n’auront pas été réunies.
Sur l'inscription de nouveaux électeurs, vous disiez que vous souhaitiez que l'opposition se mette ensemble pour cette bataille. A-t-elle aujourd'hui plus de chance de s'entendre pour présenter un candidat unique face à celui du pouvoir ?
Ça c’est un autre problème. Dans une élection à deux tours, il n’est pas nécessaire d’avoir une candidature unique. En 2016, cela s’était réalisé parce que nous étions dans le cadre d’une élection à un tour. Mais maintenant, s’il y en a qui pense qu’il faut encore la candidature unique, cela se discute. Je n’ai pas de point de vue idéologique à ce sujet.
Ce qui signifie que votre parti présentera bien un candidat en 2023. Et ce serait vous ?
Cela me parait encore prématuré. Nous avons en face de nous, un adversaire redoutable, le covid-19 qui décime nos forces vives. Je pense qu’il serait prématuré de déjà parler de candidature alors que nous avons d’autres préoccupations.
Mais il y a des ministres qui ont appelé le président Ali Bongo à se représenter. Donc côté pouvoir, manifestement on se prépare indépendamment de la crise sanitaire. ….
Mais, ceux-là qui poussent le président Ali Bongo à être candidat sont les mêmes qui lui avaient prédit un score de 75 à 80 % en 2016. Et on a vu le résultat.
Il avait gagné en 2016.
Si vous le dites ! Si vous le dites, je vous crois. Mais j’ai un point de vue contraire.
Malgré la contestation, il avait été déclaré vainqueur. C'est la réalité.
Les résultats des urnes avaient montré autre chose. Moi je dis que ces messieurs qui appellent le président Ali Bongo à se représenter en 2023 ne l’aiment pas. Ils ont envie d’en finir avec lui. Je ne suis pas médecin, mais il est de notoriété publique que quand on a été victime d’un AVC, il y a de forte chance qu’il y ait une récidive. Alors s’il ne se repose pas, je crains qu’il ne l’envoie aux casse -pipe
Quelle est la position de votre parti sur le scandale de pédophilie qui touche le milieu sportif au Gabon ?
Le procureur doit s’auto-saisir de cela. Il faut espérer que l’enquête aille jusqu’à son terme. Parce que si on envoie nos enfants dans les centres de formation pour aller pratiquer le sport et que des adultes abusent d’eux, ceci est inadmissible. Et je dis que ce sont des criminels, et ils doivent mériter le sort réservé aux criminels.
D'après vous, comment cela a pu arriver pendant autant d'années ? Est-ce qu’on n’a pas le sentiment qu’il y a eu une sorte d’omerta voulu autour de cette question ?
Il faut dire qu’on ne faisait peut-être pas attention. Mais maintenant que des personnes se sont intéressées à la question et ont mené des enquêtes, les langues se sont déliées. Tant que personne n’avait fait cela, on n’aurait pas imaginé que ce problème existait dans notre milieu.
Décryptage Gabon
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