Au Mozambique, la lutte contre les jihadistes reste un "casse-tête", selon un chef militaire

Infos. La lutte contre les jihadistes reste un "casse-tête" au Mozambique même si des combattants désertent désormais les rangs des groupes armés qui terrorisent le nord-est du pays depuis plus de quatre ans, selon le chef adjoint des forces militaires africaines en renfort sur le terrain.

Au Mozambique, la lutte contre les jihadistes reste un "casse-tête", selon un chef militaire
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Pemba (Mozambique) (AFP)

"Beaucoup ont fui les rangs des terroristes", a affirmé le général botswanais Dumisani Ndzinge lors d'un entretien avec un journaliste de l'AFP embarqué avec l'armée rwandaise dans la région fin janvier."Certains se sont échappés et se sont livrés à nos troupes et aux autorités locales".

La province du Cabo Delgado, à majorité musulmane et située à la frontière tanzanienne, est en proie depuis fin 2017 à des violences jihadistes qui ont déjà fait plus de 3.700 morts dont 1.613 civils, et forcé 820.000 personnes à quitter leur foyer. 

"C'est censé être lié à la religion.On dirait qu'ils essaient d'établir un califat islamique dans la région du Cabo Delgado", a expliqué le militaire.En tout cas, "c'est un casse-tête". 

Les groupes armés qui ont prêté allégeance au groupe Etat islamique semblent notamment avoir endoctriné des jeunes locaux, en colère d'avoir vu passer des milliards d'euros d'investissements dans la course au gaz, dans cette région riche en ressources naturelles, mais dont la population de la région pauvre n'a pas vu la couleur. 

Lorsque les troupes africaines sont arrivées en renfort de l'armée mozambicaine en juillet-août, les attaques avaient montées en puissance: "ils avaient tué, décapité des gens à Palma.Ils avaient le contrôle total de Mocimboa da Praia". 

"Aujourd'hui, les terroristes opèrent en petits groupes depuis des bases temporaires", a décrit le responsable militaire.Selon lui, cette tactique vise à déborder les forces de sécurité. "Mais nous suivons maintenant ces groupes pour nous assurer qu'ils ne terrorisent plus la population locale".

- " maintenir la pression"-

Les troupes rwandaises sont arrivées en juillet, suivies d'une force de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).A leur arrivée sur le terrain, la coordination n'a pas été simple.

Le Rwanda ne faisant pas partie des 16 membres de la SADC, "il n'y avait pas de mécanisme officiel de coordination entre les deux forces", a déclaré M. Ndzinge."Mais une fois que nous étions sur le terrain, nous avons immédiatement vu la nécessité de travailler ensemble". 

Les militaires se concentrent désormais sur le district de Macomia, à 150 km de Pemba à l'intérieur des terres.Les attaquants ont fui leur fief du Cabo Delgado, chassés par les militaires. 

Le Mozambique a tenté ces derniers temps de rassurer investisseurs et pays voisins sur les avancées dans la lutte contre les jihadistes.

Le 24 mars, un raid minutieusement préparé sur la ville portuaire de Palma, à seulement quelques kilomètres du méga-projet gazier du groupe français TotalEnergies sur la péninsule d'Afungi, avait forcé le géant à suspendre ses activités jusqu'à nouvel ordre. 

Le président mozambicain, Filipe Nyusi, a reçu ces derniers jours le président sud-africain Cyril Ramaphosa, la cheffe d'Etat tanzanienne Samia Suluhu Hassan et le patron de TotalEnergies Patrick Pouyanné.

L'intervention militaire régionale n'est officiellement pas limitée dans le temps, mais selon les experts, la région a des moyens limités et ne pourra pas financer un maintien à long terme.

"Nous avons réussi à les chasser de leurs bases", a déclaré Dumisani Ndzinge."L'enjeu maintenant est de maintenir la pression". 

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