Le communiqué de la Cédéao, publié jeudi soir à l'issue d'un sommet de ses dirigeants à Accra, ne précise pas la date de déploiement de cette force ni sa composition. La présidence bissau-guinéenne, jointe vendredi par l'AFP, n'a pas voulu s'exprimer. La Cédéao, en raison des "derniers développements" en Guinée-Bissau, "décide de l'envoi d'une force d'appui à la stabilisation du pays", indique ce communiqué. Le gouvernement a par ailleurs décrété deux jours de deuil national à compter de samedi. Le drapeau national sera mis en berne sur tous les édifices publics, les salles de spectacles seront fermées et les divertissements interdits, indique le décret. Le texte impute à des militaires la tentative avortée de coup d'Etat de mardi. Le Palais du gouvernement a été attaqué par des hommes armés pendant que M. Embalo et les membres de son gouvernement y tenaient un conseil des ministres extraordinaire. M. Embalo est sorti indemne du palais du gouvernement, théâtre d'échanges de tirs nourris pendant plusieurs heures. Onze personnes sont mortes dans cet assaut, selon le gouvernement. Le mystère subsiste sur les motivations des assaillants. La Cédéao avait déployé une force pour la stabilité et la sécurité en Guinée-Bissau (Ecomib) après le coup d'Etat d'avril 2012 qui avait renversé le Premier ministre Carlos Gomes Junior, entre les deux tours de la présidentielle, dont ce dernier était le favori. Cette force était chargée de protéger les chefs d'institutions et les édifices publics. Formée de plus de 1.000 militaires, gendarmes et policiers sénégalais, togolais, burkinabè et nigérians, elle a quitté le pays en septembre 2020 à la fin de son mandat, après avoir permis de garantir la stabilité du pays pendant huit ans. La Guinée-Bissau, petite nation d'environ deux millions d'habitants, frontalière du Sénégal et de la Guinée, est abonnée aux coups de force. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, elle a connu une kyrielle de coups d'Etat, militaires ou non, dont le dernier à avoir réussi remonte à 2012.
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