"Il est créé pour les besoins de la défense et de la sécurité nationale un Commandement des opérations du théâtre national (COTN)", indique un décret signé du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Ce nouveau centre de coordination, qui a pour théâtre d'opérations "l'ensemble du territoire national incluant les frontières terrestres et aériennes", a pour mission de "concevoir, organiser et soutenir les missions de sécurisation" du pays, précise le décret. Le chef de l'état, le lieutenant-colonel Damiba a dans la foulée procédé à la nomination du lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni comme commandant du COTN, secondé par le lieutenant-colonel Roméo Djassanou Ouoba. Le commandant du COTN qui "exerce son autorité sur l'ensemble des forces de défense et de sécurité (FDS) et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils) ainsi que leurs moyens engagés sur le théâtre" a également "autorité pour prendre toute mesure correspondant aux besoins de la défense et de la sécurité y compris les restrictions de liberté, de circulation et de l'interdiction (d'usage) de certains moyens de déplacement", a précisé le lieutenant-colonel Damiba. Chargé de la planification et la conduite des opérations de la coordination de la défense civile, il est également habilité pour procéder à "la réquisition et l'utilisation des personnes et des biens nécessaires à la conduite des opérations". Le Burkina Faso est depuis près de sept ans dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers. Plusieurs attaques récentes particulièrement meurtrières ont amplifié l'exaspération de la population contre le régime de l'ex-président Roch Marc Christian Kaboré, qui a été contraint à la démission le 24 janvier après avoir été arrêté par les putschistes, puis placé en résidence surveillée dans une villa de Ouagadougou. Lors de son unique adresse à la nation le 27 janvier, le lieutenant-colonel Damiba a dit faire de la sécurité sa "priorité", soulignant que son pays avait "plus que jamais besoin des partenaires" internationaux.
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