"Il y a eu une attaque jihadiste contre le camp militaire de Mondoro. Selon les rares témoins, il y a beaucoup de victimes, vraiment beaucoup", a affirmé un élu de la région. Les informations sont parcellaires parce que les communications avec Mondoro, dans une zone reculée, sont coupées, a-t-il dit. "L'attaque a fait de nombreuses victimes", a confirmé Moussa Ongoiba, membre d'une association de personnes originaires de Mondoro, établi à Bamako. Selon une source militaire française sous couvert de l'anonymat, l'attaque menée par plusieurs centaines de jihadistes a eu lieu vers 06H00 sur le camp occupé par environ 150 soldats maliens. "Le bilan serait compris entre 40 et 50 soldats maliens tués, plus de 20 blessés et près de 20 disparus", a-t-elle affirmé à l'AFP, précisant que 21 véhicules auraient été saisis par les jihadistes, dont plusieurs blindés. "Les FAMA (Forces armées maliennes) n'ont pas demandé l'appui de (la force française antijihadiste) Barkhane. Le camp de Mondoro se trouve dans une zone où il a été demandé à Barkhane de ne pas opérer, sans doute en raison de la présence de mercenaires de (la société privée russe) Wagner", a-t-elle ajouté. Les autorités et l'armée malienne gardaient le silence vendredi soir. Un responsable militaire interrogé par l'AFP a confirmé l'attaque et assuré que "l'armée de terre et l'armée de l'air (avaient) vigoureusement réagi", sans communiquer de bilan. Le camp de Mondoro, proche de la frontière avec le Burkina Faso, a été à plusieurs reprises par le passé la cible d'attaques de jihadistes cherchant à imposer leur emprise face aux représentations de l'Etat central ou à la présence étrangère. Une opération contre le camp et celui de Boulkessi, proche, avait fait une cinquantaine de morts parmi les soldats en septembre 2019. En janvier 2021, "une coordination entre les FAMA et Barkhane avait permis de mettre en déroute une centaine d'assaillants qui tentaient de s'emparer du camp de Mondoro", a fait valoir la source militaire française. "Moins d'une heure après l'alerte des FAMA, Barkhane avait engagé deux hélicoptères de combat Tigre et deux avions de chasse Mirage 2000". Le camp se trouve dans l'un des principaux foyers de la violence qui, partie du nord du Mali avec des insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012, s'est étendue au centre et au Burkina et au Niger voisins. Les agissements jihadistes, conjugués aux violences intercommunautaires, aux actes crapuleux mais aussi aux exactions de l'armée, ont fait des milliers de morts, civils et militaires, et des centaines de milliers de déplacés. L'attaque de vendredi survient en pleine reconfiguration militaire. Au cours des derniers mois sont arrivés au Mali de nombreux renforts présentés par les autorités maliennes comme des instructeurs russes, et par les Occidentaux comme des mercenaires de Wagner. La France et ses alliés européens au sein du regroupement de forces spéciales Takuba viennent, eux, d'annoncer leur retrait militaire du Mali. Sur fond de vives tensions diplomatiques entre la junte au pouvoir depuis 2020 et certains des partenaires du Mali, au premier rang desquels la France, l'armée malienne ne cesse depuis des semaines de proclamer les succès contre les jihadistes depuis le déclenchement d'une opération en décembre. sd-kt-ah-lal-dla/blb
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.