"Nous ne pouvons pas laisser un Etat membre qui est en train de saper tous les principes qui nous tiennent à coeur participer au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU", a tweeté l'ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield. Elle s'est adressée aux 140 pays sur les 193 que compte l'ONU qui ont "déjà voté pour condamner" l'invasion russe de l'Ukraine dans une résolution de l'Assemblée générale: "Les images de Boutcha et la dévastation à travers l'Ukraine nous imposent à présent de passer de la parole aux actes." "En étroite coordination avec l'Ukraine et les autres Etats membres et partenaires à l'ONU, les Etats-Unis vont travailler à la suspension de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU", a ajouté la diplomate, actuellement en visite en Roumanie. "On ne peut pas laisser la Russie utiliser son siège au Conseil comme outil de propagande lui permettant de suggérer qu'elle a une préoccupation légitime au sujet des droits humains", a-t-elle ajouté. Une telle suspension doit être décidée par l'Assemblée générale des Nations unies, lors d'un vote par acclamation ou à la majorité des deux tiers des Etats membres présents qui voteraient pour ou contre. Les abstentions ne sont pas prises en compte dans cette majorité requise des deux tiers que les Etats-Unis comme le Royaume-Uni estiment pouvoir obtenir. - Vote jeudi ? - "Notre objectif est de le faire (le vote) aussi vite que possible -- cette semaine et possiblement dès jeudi", a déclaré Linda Thomas-Greenfield dans un entretien à la radio américaine NPR. Elle a estimé qu'une telle suspension serait bien plus que symbolique et irait à l'encontre du récit des événements que propose la Russie. Le Royaume-Uni a apporté son soutien à la démarche américaine. "La Russie ne peut pas demeurer membre du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU", elle "doit être suspendue", a ainsi déclaré sur Twitter la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss, évoquant une "forte présomption de crimes de guerre" et les informations faisant état de "fosses communes et de tuerie atroce à Boutcha". Interrogé lors du point-presse quotidien de l'ONU sur la position du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à l'égard d'une telle suspension, son porte-parole adjoint Farhan Haq s'est montré embarrassé. "Nous laissons aux Etats membres le soin de décider", a-t-il dit. Avant d'ajouter: "Ce qui inquiète ici, c'est le précédent créé par cette action." Pressé de questions pour clarifier sa déclaration, il a refusé d'en dire plus. En mars 2011, l'Assemblée générale de l'ONU avait approuvé par acclamation la suspension de la Libye du Conseil des droits de l'Homme, qui siège à Genève. Il ne s'agissait pas alors d'un membre permanent du Conseil de sécurité comme l'est la Russie. En parlant de précédent, le porte-parole de l'ONU a peut-être fait allusion au risque de voir surgir des demandes de suspension par n'importe quel pays, pour n'importe quel pays, et au sein de n'importe quelle instance de l'ONU. Les autorités ukrainiennes ont accusé les forces russes d'avoir tué de nombreux civils à Boutcha, mais Moscou a démenti toute responsabilité. Les Occidentaux dénoncent des crimes de guerre. fff-prh/vgr [object Object]
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