"Les forces de l'ordre ont fait irruption au siège du PAIGC pour en interdire l'accès aux 100 délégués en provenance des quatre coins du pays. Les 100 délégués devraient se réunir avec la direction" du parti, a déclaré à l'AFP le vice-président de cette formation politique, Manecas dos Santos. Le siège du PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), formation historique ayant mené la lutte jusqu'à l'indépendance en 1974 de cette ex-colonie portugaise, est un imposant bâtiment à étages dans le centre-ville de Conakry, près de la présidence de la République. Les autorités bissau-guinéennes n'étaient pas joignables samedi. La réunion du PAIGC de samedi était organisée en prévision du congrès du parti devant se tenir du 17 au 20 février, a dit M. Santos. Il s'est demandé les raisons de cette interdiction. Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, un ancien général, a été élu chef d'Etat début 2020 mais le résultat est toujours contesté par le PAIGC, formation dominante depuis l'indépendance dont le chef, l'ex-Premier ministre Domingos Simoes M. Pereira, était l'adversaire de M. Embalo au second tour. La Guinée-Bissau a connu mardi une tentative avortée de coup d'Etat. Le palais du gouvernement, sur la route de l'aéroport à Bissau, a été attaqué par des hommes armés pendant que le président Umaru Sissoco Embalo et les membres de son gouvernement y tenaient un conseil des ministres extraordinaire. M. Embalo est sorti indemne du palais du gouvernement, théâtre d'échanges de tirs nourris pendant plusieurs heures. 11 personnes sont mortes dans cet assaut, selon le gouvernement. Le mystère subsiste sur les motivations des assaillants. La Guinée-Bissau, petite nation d'environ deux millions d'habitants, frontalière du Sénégal et de la Guinée, est abonnée aux coups de force. Depuis son indépendance, elle a connu une kyrielle de coups d'Etat, militaires ou non, dont le dernier à avoir réussi remonte à 2012.
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