Juan Rémy Quignolot, interpellé le 10 mai dans la capitale centrafricaine Bangui, est notamment accusé "d'atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat et complot" et "d'espionnage", et maintenu en détention provisoire dans l'attente de son procès. Des photos de son arrestation avaient été diffusées sur les réseaux sociaux, montrant le Français les mains liées dans le dos, un important arsenal à ses pieds. Le gouvernement l'avait alors accusé de détenir chez lui "une énorme quantité d'armes de guerre". M. Quignolot avait travaillé ponctuellement pour plusieurs organisations en Centrafrique comme garde du corps, selon des sources humanitaires. Paris avait dénoncé cette arrestation et sa médiatisation comme une "instrumentalisation manifeste" visant "la présence et l'action de la France", accusant implicitement la Russie qui, depuis 2018, défie son influence dans ce pays parmi les plus pauvres du monde. M. Quignolot "est otage judiciaire en Centrafrique", a affirmé sa famille dans une lettre ouverte transmise à l'AFP, poursuivant: "Rémy Quignolot a été abandonné par les autorités françaises". "L'ambassade de France à Bangui suit de près le dossier, en particulier le respect des délais légaux et assure la protection consulaire" de M. Quignolot, a affirmé une source diplomatique, qui a requis l'anonymat, précisant que l'ambassadeur avait "rencontré récemment le ministre centrafricain de la Justice et ce sujet à été abordé". "L'absence de permis (de port d'arme, ndlr), une erreur reconnue par l'intéressé (...) ne justifie ni la détention arbitraire, ni les travaux forcés à perpétuité ni la peine de mort", selon la famille affirmant que M. Quignolot va entamer "sous peu une grève de la faim et ira jusqu'au bout". "Cela fait 10 mois qu'il moisit dans 6m2 partagés avec un co-détenu donc il dispose uniquement de 3m2 d'espace vital", a déclaré Caroline Quignolot, la soeur du détenu. "Il faut au moins un an et demi dans ce genre de dossier d'habitude. On est bien avant les délais prescrits", a déclaré de son côté à l'AFP Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d'appel de Bangui. "Le dossier est clôturé par une ordonnance de renvoi devant la cour criminelle mais elle a été attaquée par la défense devant la chambre d'accusation alors qu'une cession criminelle devait s'ouvrir en avril", a-t-il poursuivi, dénonçant les "propres turpitudes" de la défense. "J'ai le sentiment que l'instruction s'est faite exclusivement à charge", a estimé par téléphone l'avocate de M. Quignolot. En février, quatre militaires de l'armée française opérant sous la bannière de l'ONU avaient été arrêtés en Centrafrique et accusés sur les réseaux sociaux d'avoir voulu "assassiner" le chef de l'Etat, avant d'être remis en liberté sans faire l'objet de poursuites.
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