Les trois principaux accusés, renvoyés pour "meurtre en bande organisée", un crime qu'ils "contestent formellement" selon leurs défenseurs, ont commencé vers 11H00 (10H00 GMT) à décliner leur identité, à l'aide d'interprètes. Trois autres accusés ont pris place à leurs côtés dans le box et trois comparaissent libres. Vanesa Campos avait été tuée d'une balle dans le thorax, dans la nuit du 16 au 17 août 2018, près de son lieu de travail, dans un coin reculé du bois de Boulogne, dans l'ouest parisien, un crime qui avait mis en lumière les agressions récurrentes subies par les prostituées en bordure de Paris. L'enquête s'était rapidement concentrée sur un groupe de jeunes hommes d'origine égyptienne, qui profitaient des passes pour détrousser et violenter les travailleuses du sexe et leur clientèle. Pour se protéger du "climat de terreur" que cette bande de voleurs avait instauré, des prostituées, dont Vanesa Campos, avaient engagé un mois avant le meurtre un protecteur, "Takaré". Le soir des faits, une dizaine de jeunes hommes s'était retrouvés au bois de Boulogne, pour y mener selon l'accusation une "expédition punitive". Ils s'étaient armés de bombes lacrymogènes, d'un couteau, d'un taser, voire de branches arrachées aux arbres et détenaient une arme à feu dérobée une semaine plus tôt dans la voiture d'un policier alors que ce dernier se trouvait avec une prostituée. Plusieurs coups de feu avaient retenti et un projectile avait atteint mortellement Vanesa Campos. Mahmoud Kadri, 24 ans, est considéré par l'accusation comme l'auteur du tir mortel. Karim Ibrahim, 29 ans, et Aymen Dib, 25 ans, sont accusés d'avoir porté respectivement des coups de matraque et de couteau. Cinq autres hommes âgés de 23 à 27 ans sont jugés pour leur participation à l'expédition punitive. Un neuvième accusé, 34 ans, comparaît pour le vol de l'arme du policier, partie civile au procès. La mère et la soeur de Vanesa Campos, résidentes au Pérou, se sont constituées parties civiles, tout comme six anciennes collègues et amies de la victime, et leur protecteur "Takaré". Egalement partie civile, l'association de défense des personnes trans Acceptess-T avait incriminé la loi de 2016 pénalisant les clients des prostituées, obligeant celles-ci à exercer à l'écart de la police et à s'exposer davantage aux agressions. L'association abolitionniste Le Mouvement du Nid est aussi partie civile. Le procès doit durer jusqu'au 28 janvier.
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