En décembre, Basant Khaled, une lycéenne de 17 ans d'un village du nord de l'Egypte, s'était suicidée en avalant un comprimé de poison. Début février, c'est une autre adolescente, Heidi, âgée de 15 ans selon la presse locale, qui s'est donné la mort de la même manière et pour les mêmes raisons, également dans le nord rural du pays. Elle aussi subissait un chantage au montage photo, explique le communiqué publié dimanche par le parquet dans un pays où selon le Arab Barometer, environ 90% des femmes entre 18 et 39 ans disaient avoir subi du harcèlement en 2019. L'histoire a débuté par un conflit entre la mère de la jeune victime et sa voisine, dont les fils ont menacé de publier les photos si la première ne s'excusait pas. Elle l'a fait, poursuit le communiqué, mais les photos ont malgré tout été mises en ligne, poussant Heidi au suicide dans une société conservatrice où les femmes sont prises en étau entre moeurs rigoristes et législation patriarcale vieille d'un siècle. Les cinq personnes seront renvoyées devant un tribunal sous l'accusation d'avoir "menacé la victime, Heidi et sa soeur, par le biais d'une application de réseau social, diffusant des images indécentes attribuées à la première et agressant le caractère sacré de sa vie privée", ajoute le communiqué du parquet. Avant elle, le suicide de la jeune Basant avait provoqué un tollé en Egypte où des médias avaient publié la poignante lettre manuscrite d'adieu qu'elle adressait à sa mère. "Maman, j'espère que tu me crois, je ne suis pas cette fille, ce sont des images montées, je ne mérite pas ce qui se passe", y disait-elle notamment. La police avait également arrêté l'un de ses enseignants, accusé de l'avoir harcelé devant ses camarades en la présentant comme "la tendance numéro un" sur internet.
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