Réunis dimanche à Accra, les dirigeants des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont décidé de fermer les frontières avec le Mali et de mettre le pays sous embargo, ce qui a suscité une vive réaction lundi des militaires au pouvoir à Bamako, qui ont rappelé leurs ambassadeurs. Ces mesures sanctionnent la promesse non tenue des colonels d'organiser le 27 février des élections présidentielle et législatives. Après avoir évoqué une transition de cinq ans, la junte a proposé le 8 janvier à la Cédéao de limiter ce délai à quatre ans. "Tout en mettant en garde contre les conséquences politiques, sécuritaires et économiques que peut avoir toute transition longue telle que celle envisagée par la partie malienne, l'Algérie a plaidé pour un dialogue serein et réaliste avec la Cédéao en vue de parvenir à un plan de sortie de crise qui tienne compte des exigences internationales et des aspirations légitimes du peuple malien", a indiqué la présidence algérienne dans un communiqué. Selon la même source, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a estimé en recevant le 6 janvier à Alger une délégation malienne de haut niveau "raisonnable et justifiable une période de transition d'une durée ferme de douze à seize mois" et "encouragé les dirigeants de la transition à l'adoption d'une attitude responsable et constructive". "L'Algérie appelle toutes les parties à la retenue et au réengagement dans le dialogue en vue d'éviter à la région un engrenage de la tension et une exacerbation de la crise", a ajouté la présidence algérienne. "L'Algérie exprime sa pleine disponibilité à accompagner activement la République du Mali et la Cédéao dans la voie salutaire de la compréhension mutuelle autour d'une vision solidaire qui sauvegarderait les intérêts supérieurs du peuple malien frère", a poursuivi la présidence. Alger, qui partage avec son voisin du sud 1.400 km de frontières, a pris une part très active à l'accord de paix signé en 2015 avec la rébellion indépendantiste pour mettre fin à la guerre au Mali et participe toujours aux réunions du Comité de suivi (CSA).
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