Le procureur général de la cour d'appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, a annoncé lundi lors d'une conférence de presse avoir demandé au parquet de Kaloum, une commune de Conakry, "d'engager ou de faire engager des poursuites judiciaires sans délai, par voie d'information judiciaire", contre les deux hommes d'affaires, en raison de "présomptions graves de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme". Par ailleurs, M. Wright a requis "la saisie des biens, le gel des avoirs et toutes autres mesures conservatoires à l'encontre des personnes physiques ou morales contre lesquelles l'information judiciaire sera ouverte". Cette communication intervient peu après l'annonce vendredi par le Trésor américain de sanctions à l'encontre des deux hommes pour leur soutien financier présumé au Hezbollah. "Cette action vise à perturber le réseau d'affaires du Hezbollah en Afrique de l'Ouest, qui repose sur la corruption et l'influence pour contourner l'Etat de droit", avait affirmé le Trésor dans un communiqué publié vendredi. Concrètement, le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Département du Trésor américain a gelé leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis et l'accès au système financier américain leur est barré. Ali Saadé, 79 ans, possède des passeports libanais, français et guinéen. Ibrahim Taher, 58 ans, est détenteur de passeports libanais, britannique et guinéen. Les deux hommes possèdent des "connections directes avec le Hezbollah", selon le Trésor. M. Saadé "effectue des transferts de fonds de la Guinée vers le Hezbollah, à travers des représentants du Hezbollah en Guinée ou au Liban", selon le Trésor. Et M. Taher a été "identifié comme l'un des plus importants soutiens financiers du Hezbollah en Guinée. Il est soupçonné d'employer un certain nombre de personnes affiliées avec le Hezbollah dans le pays". Les Etats-Unis ont placé en 1997 le Hezbollah sur leur liste d'organisations "terroristes" et lui imposent, ainsi qu'à ses cadres, des sanctions économiques et bancaires. En janvier, les Etats-Unis avaient déjà pris des sanctions à l'égard de plusieurs autres financiers présumés du Hezbollah, dont l'homme d'affaires libanais Adnan Ayad, basé au Liban. Un réseau d'une dizaine de compagnies soupçonnées d'avoir aidé au financement d'activités terroristes, dont deux basées en Zambie, avait également été sanctionné par l'OFAC.
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