"Des forces de la police ont empêché lundi tout accès au siège du CSM", a déclaré à l'AFP Youssef Bouzakher, président de cet organe de supervision judiciaire. Selon des journalistes de l'AFP sur place, le siège du CSM était encerclé lundi matin par une force policière. "Nous ne savons pas qui a pris cette décision illégale mais la police déployée a dit appliquer des instructions", a ajouté M. Bouzakher. "Cette fermeture illégale et sans aucun motif juridique prouve que nous avons atteint une étape dangereuse où le pouvoir exécutif s'empare des institutions de l'Etat et de la magistrature en utilisant la force", a-t-il déploré. Mettant en garde contre "un danger contre la magistrature, les droits et les libertés", M. Bouzakher a assuré que le CSM "continuera à exercer ses fonctions". Le président Saied, qui s'était arrogé les pleins-pouvoirs en juillet, a annoncé la dissolution du CSM, organe qu'il accuse de partialité, dans la nuit de samedi à dimanche. "Le CSM appartient au passé", avait déclaré M. Saied, critiquant une instance qu'il considère corrompue et qu'il accuse notamment d'avoir ralenti des enquêtes sur les assassinats en 2013 de deux militants de gauche. Le CSM a rejeté, dans un communiqué, sa dissolution "en l'absence d'un cadre juridique et constitutionnel", y voyant "une atteinte à la Constitution et aux garanties d'indépendance de la justice". Le CSM, instance indépendante créé en 2016 pour nommer les juges, est composé de 45 magistrats, pour les deux tiers élus par le Parlement et qui désignent eux-mêmes le tiers restant.
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