Au deuxième jour du mouvement, le taux de mobilisation avoisine "les 75% à l'échelle nationale pour les transporteurs de marchandises", a déclaré à l'AFP Mounir Benazouz, secrétaire général du Syndicat national des professionnels du transport routier, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), une des grandes centrales syndicales du Maroc. Outre la CDT, quatre autres centrales syndicales se sont jointes à la grève, dont l'impact reste encore difficile à évaluer. Les taxis eux sont peu affectés par le mouvement. "Nous appelons le gouvernement à plafonner le prix des carburants et les marges des distributeurs car la situation devient de plus en plus critique", a expliqué le syndicaliste, menaçant de prolonger la grève au delà de 72 heures si l'exécutif ne réagit pas à leur doléances. Sollicité par l'AFP, le ministère du Transport n'a pas donné suite. Le gouvernement libéral d'Aziz Akhannouch est sous pression depuis plusieurs semaines devant la montée du mécontentement social. A Casablanca, la mégapole économique, le tarif du litre d'essence sans plomb approchait les 13 dirhams (1,21 euros) tandis que l'indispensable gasoil dépassait 11 dirhams (1,02 euros), des prix records. La flambée des prix ne touche pas que les carburants mais aussi des denrées de base, ce qui a provoqué des manifestations contre la cherté de la vie -- pour l'instant éparses -- à travers le pays. Le taux d'inflation a augmenté de 3,1% sur un an en janvier au Maroc, sur fond de hausse générale des prix des matières premières dans le monde. En outre, après deux années de crise sanitaire, le royaume chérifien est frappé par une sévère sécheresse alors que son économie est très tributaire du secteur agricole, premier contributeur au PIB, à hauteur de 14%.
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