Pourquoi le Sékou Touré Day?
Nous avons initié depuis 4 ans, un Sékou Touré Day, une manière de célébrer le père de l’indépendance de la Guinée, l’homme qui a pu dire "non" au Général De Gaulle. Chaque année, il s’agit de le célébrer. Cette quatrième édition a coïncidé avec le centenaire de sa naissance. Par conséquent, nous avons voulu appeler le monde entier et les guinéens à se réunir autour des idéologies de dignité, de responsabilité et de paix que le président Sékou Touré véhiculait.
Le thème de cette année était ‘’Ahmed Sékou Touré l’Afrique te doit’’. En organisant ce Sékou Touré Day, que recherchez-vous à transmettre comme message ?
Vous savez qu’on ne peut pas meubler le présent si on ne connait pas le passé. C’est une manière pour nous de conscientiser la jeunesse africaine, de lui faire savoir que nous avons notre histoire à nous, que nous avons notre passé à nous. Qu’elle soit douloureuse ou qu’elle soit lourde, c’est notre histoire. Une très belle époque qui nous a mené à l’indépendance. Le Sékou Touré Day c’est pour montrer que l’Afrique aussi a apporté quelque chose à l’humanité. C’est une manière de contredire ceux qui pensent que nous n’avons rien fait et que nous n’avons pas de passé.
Par exemple, la lutte que la Guinée révolutionnaire a mené contre l'apartheid est très peu sue. Pourtant, le premier passeport diplomatique qui a été donné à Nelson Mandela et beaucoup d'argent pour l'appuyer dans son combat, c’est la Guinée de Sékou Touré qui l’a fait. La Guinée a même donné son temps de parole à l'artiste Miriam Makeba pour qu’elle puisse parler de ce qu’il ne va pas en Afrique du sud. Vous n’êtes pas sans savoir que le président Thabo Mbeki est passé en guinée aussi pour faire sa formation militaire. De même que la guinée a participé à la libération des peuples comme l’Angola. La Guinée a mis dans sa première constitution, qu’elle se battra pour que les peuples opprimés africains soient libres.
Oui vous défendez fermement la mémoire de Ahmed Sékou Touré. Mais il reste que pour certains guinéens, il demeure un tortionnaire. Les victimes du camp Boiro, sont une réalité…
En fait, oui, on parle des victimes du camp Boiro mais le problème c’est que chaque régime a ses victimes, chaque régime à sa manière de gérer. Mais aujourd'hui si les enfants victimes du camp Boiro ne sont pas d'accord, c’est leur point de vue par rapport à ce grand homme. Mais ce qui est triste et néfaste c'est qu'on résume la Guinée aux victimes du camp Boiro. Il ne faut pas oublier qu’il y avait la justice ici. Des gens ont été jugés, d’autres ont été condamnés. Donc si aujourd'hui, ils sont en train de dire qu’ils sont victimes, nous, en tant que Sékoutouréisme, nous demandons simplement à ce que le dossier guinéen soit déclassifié au niveau de la France.
Justement, Omar Sylla l'a dit lors de la cérémonie pour le centenaire. Il a invité le président Doumbouya à demander à la France de déclassifier le dossier guinéen de 1958 à 1984, soit la fin du régime de Ahmed Sékou Touré. Pourquoi cet appel et quel est l'objectif de cette démarche ?
L'objectif de cette démarche est que nous voulons que les guinéens soient enfin unis. Que nous ne soyons pas à tout moment départagés sur des questions qui nous ont certainement conduit à l'indépendance. Vous citiez des guinéens qui ne sont pas d’accord avec l’image que nous avons de lui. Mais pour trouver la solution, il faut qu’on nous dise réellement ce qui s'est passé.
Donc vous pensez qu’en déclassifiant ce dossier, cela permettra de rétablir la vérité sur qui était réellement Ahmed Sékou Touré ?
Assurément ! Cela permettra de rétablir la vérité sûre sur le président Ahmed Sékou Touré. Cela permettra de savoir si ceux qui sont en train de crier haut et fort qu'ils sont victimes le sont effectivement ou pas.
Le premier ministre ne s’est pas déplacé pour assister à la 4ème Sekou Touré Day. La classe politique guinéenne est-elle vraiment en phase avec vous sur cette demande de déclassification ?
Être premier ministre d'un gouvernement ou d’un état, ne veut pas dire qu’on est premier ministre d’une entité. En ce qui concerne l'absence du premier ministre, jusqu'à preuve du contraire, elle n'est pas justifiée.
Mais le premier ministre semblait déjà en désaccord avec le président de la junte qui a décidé de rebaptiser l’aéroport international de Conakry au nom du président Ahmed Sékou Touré…
S’il y a désaccord entre le premier ministre et son président, nous ne sommes pas au courant…
Décryptage Touré Mouloukou Souleymane
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.