Le gouvernement dit de transition établi par la junte a annoncé le 10 décembre 2021 l'ouverture de ce compte intitulé "soutien à la transition" à la suite, selon lui, de demandes de Maliens de l'intérieur comme de l'extérieur désireux de contribuer financièrement "aux actions du gouvernement pour une transition réussie". Le Mali n'était pas alors soumis aux mesures imposées le 9 janvier par la Communauté des Etats ouest-africains Cédéao pour sanctionner le manquement de la junte à ses engagements quant au retour des civils au pouvoir. Les fonds serviraient "prioritairement" à appuyer la défense et la sécurité, l'action sociale et le soutien aux populations vulnérables, disait le gouvernement en décembre. Pays enclavé, le Mali est plongé dans une crise profonde depuis 2012 et est confronté à des défis multiples: propagation jihadiste et violences de toutes sortes, déplacement forcé de populations, pauvreté. Le Mali a été le théâtre de deux coups d'Etat militaires depuis 2020. Le gouvernement avait promis en décembre de tenir les Maliens régulièrement informés de la situation du compte. "A la date du 1er avril, ledit compte affiche un solde de 100.948.283 Francs CFA", soit plus de 150.000 euros, dit le ministère des Finances dans un communiqué publié mercredi. Plus de la moitié des contributions proviennent de Maliens vivant à l'étranger, a indiqué à l'AFP un officiel du ministère. Cherchant à obtenir un nouvel engagement de la junte à organiser rapidement des élections, la Cédéao a décidé le 25 mars de maintenir l'embargo sur les transactions commerciales et financières avec le Mali hors produits de première nécessité. Le Mali a enregistré depuis fin janvier plusieurs défauts de paiement sur le marché financier régional. La Fédération des banques et établissements financiers de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) a demandé à la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (Bceao, institut d'émission) des dérogations comptables à cause de "l'importance des impayés sur les titres d'Etat" et des entreprises privées du Mali, montre un document daté du 25 mars et consulté par l'AFP. Ces impayés s'élevaient au 28 février à plus de 90 milliards de FCFA (environ 138 millions d'euros), selon la Fédération.
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