Dans ses réponses envoyées mardi à des questions transmises par écrit, Mme von der Leyen indique qu'elle annoncera au Sénégal la première déclinaison régionale de la nouvelle stratégie européenne d'investissements Global Gateway.
Perçue comme une riposte aux "Nouvelles routes de la soie" tracées par la Chine, y compris en Afrique, Global Gateway entend mobiliser d'ici à 2027 jusqu'à 300 milliards d'euros de fonds publics et privés dans des projets d'infrastructures à travers le monde.
Mme von der Leyen est attendue mercredi à Dakar et rencontrera jeudi le président Macky Sall pour préparer le sommet Union européenne-Union africaine des 17 et 18 février à Bruxelles.M. Sall vient de prendre la présidence de l'Union africaine.
Q.: Qu'attendre du sommet UE-UA ?
R.: Ce sommet est d'une importance cruciale.J'y vois l'occasion de renforcer un partenariat dont l'Afrique et l'Europe ont besoin.
D'abord parce qu'il faut travailler davantage ensemble pour relever les défis actuels - comme l'impact déjà très réel du changement climatique ou la santé.Par-dessus tout, nous devons établir notre propre agenda, un agenda positif, celui d'une prospérité partagée et d'une croissance durable qui bénéficie directement à nos populations.
C'est l'objet de Global Gateway.
À Dakar, j'annoncerai le tout premier plan régional sous Global Gateway: le plan Afrique-Europe.Et le sommet devrait permettre d'identifier une première série d'interventions stratégiques.
Q: Le sommet vise-t-il à contrer une perte de terrain de l'Europe en Afrique vis-à-vis de la Chine ou la Russie, volontiers présentées comme des partenaires moins exigeants ?
R: L'Union européenne est le partenaire le plus fiable et le plus loyal pour l'Afrique.Chaque année, l'UE investit 20 milliards de subventions dans le continent, à quoi s'ajoutent des prêts et des garanties.
(Les options d'investissements) ont trop souvent des coûts cachés (pour les pays africains, NDLR).Des coûts financiers, politiques, environnementaux et sociaux, parfois très lourds.Ces options créent souvent plus de dépendance que de liens véritables.
Global Gateway, c'est une offre différente.Ce sont des investissements ancrés dans les valeurs auxquelles l'Europe est attachée – la transparence, la bonne gouvernance, le souci du respect de l'environnement et du bien-être des populations.Et surtout une logique de partenariat.
Q: Vous vous rendrez à l'Institut Pasteur de Dakar.Les pays africains dénoncent une injustice dans l'accès aux vaccins.L'Union refuse la levée des brevets.Un compromis est-il possible ?
R: La levée des brevets n'est pas la "solution miracle" pour développer rapidement la capacité de production locale.Elle pourrait également avoir des conséquences négatives importantes sur le financement de l'innovation.
L'octroi de licences volontaires (accordées par des laboratoires pour que leur vaccin soit produit par d'autres, NDLR) est le meilleur moyen de garantir le transfert nécessaire de technologie et de savoir-faire ainsi que les droits de propriété intellectuelle.
Mais j'ai écouté attentivement les pays qui se plaignent de la difficulté d'utiliser les flexibilités existantes dans le domaine des licences obligatoires.C'est pourquoi nous avons fait des propositions qui vont faciliter l'utilisation (des) licences obligatoires (permettant aux pouvoirs publics d'utiliser un brevet sans l'autorisation de son titulaire, NDLR).
En parallèle, l'UE investit massivement pour augmenter les capacités de production en Afrique, avec plus d'un milliard d'euros engagés dans cet effort.
Q: Les pays africains réclament plus de visas de la part de l'UE.Celle-ci est-elle prête à cet effort ?
R: En 2020, les pays de l'UE ont accordé 2,5 millions de visas, soit beaucoup moins que les années précédentes en raison de la pandémie.Maintenant que les restrictions de voyage s'assouplissent, les chiffres vont certainement augmenter.
Les accords de réadmission et les régimes d'assouplissement et de libéralisation des visas ne sont que quelques-uns des outils dont dispose l'UE pour gérer les mouvements de migration.
Pour que l'Europe puisse continuer à être un continent ouvert, qui accueille chaque année 3 millions de ressortissants de pays tiers, nous devons aussi lutter, avec nos partenaires, contre les mouvements irréguliers.Et nous avons aussi besoin que nos partenaires jouent leur rôle dans ces efforts, et qu'ils rapatrient les citoyens qui n'ont pas le droit de rester dans l'UE.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.