"Nous sommes au courant d'un événement qui s'est déroulé lundi 11 avril dans le parc national de la Pendjari à la frontière avec le Burkina Faso, au cours duquel cinq membres des forces armées béninoises ont été tragiquement tués et un autre blessé du fait d'un engin explosif improvisé", a indiqué l'ONG, sans plus de détails. Plus tôt mercredi, un haut responsable sécuritaire, joint au téléphone par l'AFP depuis le Nigeria voisin, avait confirmé cette attaque, relayée par plusieurs médias locaux depuis lundi soir. Selon cette source, un convoi de l'armée béninoise parti ravitailler en eau un poste militaire situé dans le parc, tout proche de la frontière avec le Burkina Faso où sévissent des groupes jihadistes, a été pris en embuscade par des hommes armés. L'armée béninoise est déployée dans le nord du pays pour contenir les groupes jihadistes présents chez ses voisins nigérien et burkinabé, et a été, depuis la fin 2021, la cible de plusieurs attaques meurtrières. Selon cette source sécuritaire, les assaillants ont d'abord tiré sur le convoi composé de plusieurs véhicules militaires, tuant un soldat. Le convoi a ensuite sauté sur un engin explosif placé sur la route, tuant 4 autres soldats et en blessant au moins 8 autres. "C'est une attaque qui a été bien pensée et bien menée", a-t-elle précisé. Ni l'armée, ni le gouvernement béninois n'ont confirmé cette attaque et son bilan. Contactés par l'AFP, ils ne s'étaient pas encore exprimés mercredi en début d'après midi. Cette attaque survient après plusieurs changements opérés au sein de l'appareil militaire et sécuritaire dans le pays ouest-africain. Mercredi dernier, le président Patrice Talon a notamment nommé un nouveau chef d'état-major général des armées, Fructueux Gbaguidi. "Je suis conscient que je prends le commandement de l'ensemble des forces en cette période où notre pays est en train de faire face à des terroristes qui essayent de déstabiliser notre pays", a-t-il déclaré mardi à la presse. "Le devoir et la mission que j'ai reçus du président de la République c'est de continuer à faire du Bénin un oasis de paix quels que soient les tumultes qui pourraient être autour", a ajouté le général de 54 ans, et précédemment chef d'état-major de l'armée de terre. Jusque récemment, le Bénin était considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest, où de nombreux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique (EI) opèrent dans les pays du Sahel. Mais depuis fin 2021, plusieurs attaques ont été menées dans l'extrême nord du Bénin. En février dernier, trois attaques à la bombe artisanale dans un autre parc avait fait 9 morts et 12 blessés au sein des équipes en charge de sécuriser le parc. Ces différentes attaques n'ont pas été revendiquées, mais la contagion jihadiste hors des pays du Sahel vers certaines parties de l'Afrique occidentale côtière s'accélère. Face à la menace grandissante, les Etats côtiers s'organisent, notamment avec l'initiative d'Accra lancée en 2017 par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo, pour renforcer leur coopération sécuritaire. Mercredi, la 8ème session des ministres chargés de la sécurité des pays membres de cette organisation se déroule à Cotonou, la capitale béninoise. Les chefs des services de renseignement et de sécurité de ces pays sont eux réunis depuis lundi, jour où a eu lieu l'attaque, mais à plus de 650 kilomètres au nord.
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