Josué Mufula, député de Goma, chef-lieu de la province et membre du Front commun pour le Congo (FCC, qui regroupe les partisans de l'ex-président Joseph Kabila) a été interpellé alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion pour Kinshasa. "J'ai été débarqué de mon vol, je ne sais pas pourquoi (...) C'est la terreur militaire qui règne", a protesté le député dans un message audio envoyé aux journalistes. En fin de journée, il a été présenté en flagrance devant la cour militaire du Nord-Kivu. Le ministère public lui a reproché d'avoir répercuté le week-end dernier des tracts circulant dans Goma "sur lesquels on pouvait notamment lire +Bye bye état de siège+" et, par ailleurs, d'avoir insulté des agents de l'ordre. Le Nord-Kivu et la province voisine de l'Ituri sont depuis mai dernier sous état siège, une mesure exceptionnelle censée mettre fin aux violences des groupes armés. Elle a remplacé l'administration civile par l'armée et la police mais, à ce jour, n'est pas parvenue à ramener la paix. Le 1er président de la cour militaire a considéré, au regard de l'exposé de l'accusation, que le député pouvait être poursuivi pour provocation et incitation à des manquements envers l'autorité publique et outrage à l'armée. La défense a quant à elle estimé que cette cour était incompétente pour juger un député national. Pour elle, seules la cour de cassation et la haute cour militaire peuvent le faire. Le ministère public a contesté ses arguments. La cour a suspendu les débats et se prononcera vendredi sur sa compétence. Le député a été conduit en cellule en attendant. Dimanche, un député provincial avait été arrêté à Goma dans les mêmes circonstances. Son procès n'a pas encore commencé.
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