Kinshasa réclame plus de 11 milliards de dollars, un montant qualifié d'exorbitant par Kampala. La CIJ, plus haute juridiction de l'ONU dont le siège à La Haye, doit rendre son verdict à partir de 15H00 (14H00 GMT) dans le bras de fer judiciaire qui oppose les deux pays depuis des années. Elle a statué en 2005 que l'Ouganda devait payer des réparations pour avoir envahi la RDC pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003). Ce conflit a impliqué jusqu'à neuf pays africains, parmi lesquels l'Ouganda et le Rwanda, qui soutenaient des forces rebelles dans l'Est du pays, riche en minerais. Les deux guerres qui ont dévasté successivement le Congo entre 1996 et 2003 ont fait plusieurs centaines de milliers de morts. La juridiction onusienne a en outre jugé en 2005 que l'Ouganda devait être indemnisé pour l'attaque contre son ambassade à Kinshasa en 1998 et la maltraitance de ses diplomates. Selon un document officiel de la CIJ, créée en 1946 pour régler les litiges entre Etats, Kinshasa réclame plus de 11 milliards de dollars à Kampala. A la suite du jugement de 2005, les deux pays voisins n'ont pas trouvé d'accord sur le montant des réparations malgré plusieurs reports de l'affaire par la CIJ, qui n'a plus d'autre choix que de fixer elle-même la ou les sommes d'argent. Pour ce faire, la juridiction a notamment entendu quatre experts indépendants. La RDC a accusé l'Ouganda d'actes de "barbarie" lors d'audiences devant la CIJ en avril 2021, évoquant "une occupation de cinq ans marquée par de très graves atteintes aux droits de l'homme". L'Ouganda avait à son tour qualifié d'"exorbitantes" et d'"extrêmement excessives" les demandes de réparations en milliards de dollars déposées par la RDC. La RDC "cherche à rendre l'Ouganda responsable de tout ce qu'il s'est passé pendant le conflit, comme le montrent les montants exorbitants qu'elle réclame". L'armée ougandaise est aujourd'hui de retour dans l'est du Congo, en Ituri, région où elle mène une offensive conjointe avec l'armée congolaise contre les rebelles ougandais ADF (Allied Democratic Forces), présentés par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale. L'opération a été lancée fin novembre, en dépit des relations compliquées entre les deux pays.
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