Delphin Katembo, alias Idengo, 25 ans, et Muyisa Nzanzu Makasi, 29 ans, ont été condamnés en décembre dernier respectivement à dix et deux ans de prison ferme. Leur libération avait été sollicitée le 4 mars en audience publique devant la cour d'appel militaire de Goma, chef-lieu de la province. Un de leurs avocats avait fait valoir que les deux jeunes artistes avaient "chanté pour amener les autorités à faire mieux, car les massacres continuent" dans le Nord-Kivu. "Notre pays étant démocratique, je ne pense pas que chanter une chanson puisse constituer une infraction", avait estimé un autre avocat. Mais "la cour a jugé que si on libérait les deux prévenus (qui résident à Beni, dans le nord de la province), il leur serait impossible de venir comparaître aux audiences de leur procès en appel ici à Goma", a regretté Me Patrick Mukomba, du collectif de la défense des rappeurs. Le colonel Bernard Kangela, avocat général militaire, s'était opposé à leur libération. "Nous craignons qu'ils influencent les témoins ou effacent les traces", avait-il dit, voire qu'ils prennent la fuite. Dans leurs chansons, Idengo et Muyisa Nzanzu Makasi reprochent au gouvernement et à l'armée de ne pas mettre fin aux violences dans l'est de la RDC. En première instance, Idengo avait été reconnu coupable d'outrage à l'armée, participation à une entreprise de démobilisation de l'armée et incitation à s'armer contre l'autorité de l'Etat. Son collègue avait été condamné pour outrage au chef de l'Etat.
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