Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre de mai 2018 jusqu'au coup d'Etat de septembre 2021, et l'ancien ministre de l'Environnement Oyé Guilavogui sont sortis de prison et ont été placés sous contrôle judiciaire, a dit Me Dinah Sampil à des journalistes. Mais ils devront verser une caution de 20 milliards de francs guinéens (environ 2,1 millions d'euros), a-t-il dit à l'issue d'une audience devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), instaurée par la junte qui a renversé Alpha Condé le 5 septembre. Mohamed Diané, l'ancien tout-puissant ministre de la Défense de 2015 jusqu'en septembre 2021, également libéré et placé sous contrôle judiciaire, devra quant à lui verser une caution de 30 milliards de francs guinéens (environ 3,2 millions d'euros), a-t-il dit. C'est une fortune colossale dans un des pays les plus pauvres du monde. Les trois hommes ont été inculpés en avril pour détournement présumé de fonds publics et écroués sans qu'aucune information ne soit rendue publique sur les faits précis qui leur sont reprochés. Un quatrième, l'ancien ministre des Hydrocarbures Zakaria Coulibaly, a été relâché depuis et placé sous contrôle judiciaire. Les militaires sous la conduite du colonel Mamady Doumbouya, entre-temps intronisé président, ont proclamé la lutte contre la corruption, réputée endémique dans le pays, comme un de leurs grands combats. Le colonel Doumbouya a assuré qu'il n'y aurait pas de "chasse aux sorcières". Mais une série d'enquêtes ont été ouvertes contre des personnalités de l'ancien régime et même de l'opposition à l'ancien président Condé. La justice a annoncé début mai des poursuites contre M. Condé et une trentaine d'anciens hauts responsables sous sa présidence, pour assassinats, actes de torture ou enlèvements. Les partis politiques crient de plus en plus fort à l'instrumentalisation de la justice et de la CRIEF. La grogne s'est amplifiée avec la décision des autorités, entérinée la semaine passée, de fixer à trois ans la durée de la période de transition censée précéder un retour des civils à la tête de ce pays dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux. La junte a annoncé vendredi interdire les manifestations de rue. Des dizaines de partis parmi les plus représentatifs ont annoncé mercredi leur intention de braver l'interdit. Le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo a justifié l'interdiction de manifester jeudi devant la presse. "Les manifestations peuvent amener à un retard notable sur la mise en oeuvre du calendrier sur lequel le gouvernement et le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement, la junte) se sont engagés", at-il dit.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.