"Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l'étranger pour être traitées", a déclaré dans un communiqué Gillian Triggs, Haut Commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale. Elle a expliqué que le HCR "reste fermement opposé aux arrangements qui cherchent à transférer des réfugiés et des demandeurs d'asile vers des pays tiers en l'absence de garanties et de normes suffisantes". "De tels arrangements ne font que déplacer les responsabilités en matière d'asile, éludent les obligations internationales et sont contraires à la lettre et à l'esprit de la Convention sur les réfugiés", a relevé Mme Triggs. En envoyant des demandeurs d'asile à plus de 6.000 kilomètres du Royaume-Uni, le gouvernement veut décourager les candidats au départ vers le Royaume-Uni, toujours plus nombreux: le nombre de traversées illégales de la Manche a triplé en 2021. Désireux de regagner en popularité avant des élections locales le mois prochain, le Premier ministre britannique Boris Johnson et son gouvernement cherchent depuis des mois à conclure des accords avec des pays tiers où envoyer les migrants en attendant de traiter leur dossier. En vertu de l'accord annoncé jeudi, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (144 millions d'euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu'il proposerait la possibilité "de s'installer de manière permanente au Rwanda s'ils le souhaitent". Le HCR appelle les deux pays "à repenser" leur projet. Le Royaume-Uni, indique le HCR, a l'obligation de garantir l'accès à l'asile aux personnes qui cherchent une protection. "Au lieu de ça, le Royaume-Uni adopte des dispositions qui abdiquent la responsabilité à d'autres et menacent ainsi le régime international de protection des réfugiés, qui a résisté à l'épreuve du temps et sauvé des millions de vies au fil des décennies", déplore le HCR. Le HCR souligne aussi que la majorité des réfugiés qui se trouvent au Rwanda "vivent dans des camps où l'accès aux opportunités économiques est limité", et estime les pays les plus riches devraient faire preuve de "solidarité en soutenant le Rwanda et les réfugiés qu'il accueille déjà, et non l'inverse".
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