"L'inflation annuelle a atteint 12,1% en mars 2022 contre 4,8% l'année dernière", a annoncé dans un communiqué l'agence nationale des statistiques (CAPMAS). Alors que Le Caire discute avec le Fond monétaire international (FMI) un nouveau prêt, la Banque centrale a révélé le 7 avril que ses réserves de change étaient passées de 41 milliards de dollars en février à 37 milliards en mars. Elle a justifié cette fonte par des injections de devises pour "calmer les marchés" bouleversés par l'invasion russe de l'Ukraine. Cette année, les prix du pain et des céréales ont augmenté de 11% depuis février et ceux de l'huile de 36,2% en un an, selon CAPMAS. Premier importateur mondial de blé, l'Egypte dépend de la Russie et de l'Ukraine pour 85% de son approvisionnement en cette céréale, ainsi que pour 73 % de son huile de tournesol. Sur les 103 millions d'Egyptiens, 30 millions sont officiellement pauvres et autant d'autres sont dans la précarité selon la Banque mondiale. Cette inflation a coïncidé avec le mois du jeûne de ramadan, période synonyme de dépenses alimentaires pour les ménages. L'inflation ne cesse d'augmenter en Egypte depuis le lancement en 2016 d'une austérité réclamée par le FMI en échange d'un prêt de 10,8 milliards d'euros avec à la clé une brusque dévaluation et une refonte des subventions sur les denrées essentielles. Frappée par l'impact économique de la guerre en Ukraine et d'énormes dépenses publiques dans les infrastructures, l'Egypte a récemment dévalué sa monnaie de 17%. Aussitôt, l'Arabie saoudite, grand allié du régime d'Abdel Fattah al-Sissi a déposé cinq milliards de dollars à la Banque centrale égyptienne. Le budget du pays d'environ 160 milliards de dollars est grévé par une dette publique qui atteint 90% du PIB.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.